Le Devoir

Pas d’entente cette semaine, pas de vote avant 2019, dit Paul Ryan

L’enjeu majeur du secteur automobile est quasiment réglé, mais des sources d’irritation persistent à propos des produits laitiers et pharmaceut­iques, notamment

- ALEXANDER PANETTA à Washington

Le leader du Congrès des États-Unis a indiqué qu’il n’y aura pas de vote sur l’Accord de libre-échange nordaméric­ain (ALENA) cette année à moins d’avoir sous les yeux un texte d’entente d’ici la fin de la semaine.

Les propos du président de la Chambre des représenta­nts, mercredi, illustrent l’enjeu des prochains jours : soit le Canada, le Mexique et les États-Unis concluent une entente maintenant, soit le processus est reporté à 2019. D’ici l’an prochain, le Mexique aura un nouveau président, de hauts membres du Congrès américain auront pris leur retraite, des élections de mi-mandat auront été tenues et les prochains élus du Congrès des États-Unis pourraient avoir des priorités différente­s, ajoutant de nouvelles variables au processus.

Le président de la Chambre des représenta­nts, le républicai­n Paul Ryan, a répondu «oui» sans équivoque lorsqu’il s’est fait demander si les règles de procédure de la loi sur le commerce aux États-Unis font en sorte qu’il doit y avoir un texte d’entente cette semaine pour permettre la tenue d’un vote au Congrès avant la dissolutio­n de la législatur­e en décembre. M. Ryan a ajouté qu’il ne s’agissait pas de son «échéancier arbitraire», mais bien simplement « du fonctionne­ment de la loi» concernant le processus commercial accéléré. Il a souligné qu’il avait lui-même participé à la rédaction de cette loi datant de 2015.

À cette étape des négociatio­ns, les parties ont quasiment réglé un enjeu majeur: le secteur automobile. Toutefois, d’autres sources d’irritation, notamment en ce qui a trait aux produits laitiers, au mécanisme de règlement des différends, aux produits pharmaceut­iques et aux marchés publics, demeurent en suspens. Le premier ministre Justin Trudeau a dit cette semaine au président Donald Trump qu’un nouvel ALENA était à leur portée, pourvu que les États-Unis soient prêts à assouplir certaines de leurs demandes.

Un autre source d’irritation majeure est la clause de résiliatio­n de cinq ans proposée par les États-Unis. Il s’agit d’un article particulie­r qui mettrait fin à l’ALENA après cinq ans, à moins que toutes les parties conviennen­t de prolonger l’entente. Plusieurs intervenan­ts à un événement à Washington, mercredi, ont fustigé cette propositio­n, dont un républicai­n, un démocrate et deux Canadiens.

La critique du député fédéral canadien Wayne Easter a été particuliè­rement virulente. «L’idée d’une clause de limitation dans le temps de cinq ans est absolument folle. Je la qualifiera­is comme il se doit : c’est une idée stupide», a affirmé le député de l’Île-du-PrinceÉdou­ard lors d’un événement près du capitole.

Prenant la parole à cet événement organisé par le Conseil des affaires canado-américaine­s, durant une visite à Washington d’une délégation de parlementa­ires canadiens, l’ancien producteur laitier a aussi déploré les demandes des États-Unis qui réclament l’abandon de la gestion de l’offre au Canada dans ce secteur.

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