Les diamants de Stornoway se vendent plus cher
La tendance haussière se poursuivra en 2018, croit la direction
Combienvautuncarat?Posez la question à la société minière Stornoway, qui exploite près des monts Otish la seule mine de diamant au Québec, et elle vous répondra qu’elle a vendu les siens au prix moyen de 112$ au cours des trois premiers mois de l’année. Et que ce prix est à la hausse.
Stornoway, dont la production a débuté en 2016 environ 15 ans après les premières découvertes, a vendu 399 135 carats en trois phases au premier trimestre, pour un total de 56,6 millions. Ces ventes ont été réalisées par l’entremise d’un appel d’offres.
«Nous avons réalisé une vente au cours du deuxième trimestre et la tendance haussière du prix se poursuit, je vous le confirme», a dit le président de Stornoway, Matt Manson, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes spécialisés. Celle-ci a eu lieu au lendemain de l’assemblée annuelle des actionnaires, tenue à Montréal.
Les prix obtenus au cours des derniers mois sont en hausse de 20% par rapport à l’ouverture de la mine et offrent un contraste saisissant avec ceux de 2017, quand Stornoway a vendu 1,7 million de carats au prix moyen de 85$US. La demande du marché vient compenser des enjeux de production reliés à la transition que traverse présentement la compagnie, a dit M. Manson, et qui ont forcé Stornoway à revoir à la baisse ses prévisions pour l’année.
Transition
Ces enjeux viennent du fait que la mine, construite de 2014 à 2016 avec un montage financier de 946 millions, est en train de passer d’une exploitation à ciel ouvert à une exploitation souterraine. «Au cours de cette phase de transition, le traitement de minerai à faible teneur dont nous disposons dans nos stocks et dans les premiers chantiers de la mine souterraine se fait ressentir sur la production de carats», a indiqué M. Manson mardi lors de la publication
des états financiers.
Pour l’année 2018, Stornoway prévoit une fourchette de prix se situant entre 125 et 165 $US par carat.
La compagnie s’est heurtée à un défi de taille en 2017: ses diamants s’abîmaient plus que prévu pendant le traitement, un enjeu complexe qui a eu un impact sur les prix obtenus. La source du problème, a-t-elle indiqué en mars, se situait «essentiellement dans le concasseur secondaire à cônes et dans le concasseur tertiaire à cylindre de broyage à haute pression».
L’entreprise a enregistré des revenus totaux de 55,9 millions au cours du premier trimestre, par rapport à 48,5 millions l’an dernier, et un bénéfice d’exploitation de 7,4 millions. Elle a cependant affiché une perte nette de 11 millions.
Invité à dire si Stornoway pourrait un jour travailler sur la marque de ses diamants, afin de mettre en valeur leur provenance, M. Manson a dit que «notre secteur d’activité, c’est l’exploitation minière». L’analyste qui lui a posé cette question voulait savoir si l’entreprise réfléchissait à la possibilité de vendre davantage au Canada avec une marque de commerce. «Nous n’allons pas mettre trop d’efforts dans la commercialisation de nos produits, a dit M. Manson. En tant que vendeur de diamants, nous allons présenter nos diamants aux autres pour qu’ils puissent développer des marques autour de leur propre identité.»
À la Bourse de Toronto, le titre de Stornoway a terminé la séance de mercredi à 54¢, en baisse de 5%. Il se situait à plus de 80 ¢ il y a un an. Après son recul de 2017, l’action s’est stabilisée au cours des derniers mois.