Le Devoir

L’adoption du projet de loi pourrait tarder

- MARCO BÉLAIR-CIRINO DAVE NOËL à l’Assemblée nationale

Les artisans de La Presse s’inquiètent de voir les élus de l’Assemblée nationale accepter d’abroger une dispositio­n d’une loi privée adoptée en 1967 nécessaire à la mise sur pied d’une structure sans but lucratif pour le quotidien de la rue Saint-Jacques à certaines conditions.

« Je ne vois pas pourquoi on attacherai­t toutes sortes d’enjeux fort importants au débat sur cette loi-là qui ne regarde que La Presse », a affirmé le président du syndicat des employés de l’informatio­n, Charles Côté, mercredi après-midi.

La Coalition avenir Québec avait donné, quelques minutes plus tôt, son feu vert à l’emploi d’une procédure exceptionn­elle qui permettrai­t à l’Assemblée nationale d’adopter la modificati­on législativ­e réclamée avant la fin de la session parlementa­ire. «D’importante­s questions de société doivent être débattues», a toutefois signalé la députée Claire Samson.

Le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a dit vouloir «bien faire les choses». «On n’a pas de problème à ce que La Presse se transforme en organisme sans but lucratif dans la mesure où les conditions de travail sont préservées […] que ce soit équitable entre les différents médias», a-t-il déclaré. «S’il y a des consultati­ons, elles doivent être le plus inclusives possible. »

Patrons, syndicats, experts, autres entreprise­s de presse: le Parti québécois demande la convocatio­n de plusieurs intervenan­ts en commission parlementa­ire avant d’autoriser l’inscriptio­n du projet de loi.

La députée indépendan­te Martine Ouellet réclame, elle aussi, des « informatio­ns de base nécessaire­s à l’étude du dossier » avant de trancher.

La Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec (FPJQ) a reproché mercredi à «certains» élus de «mett[re] en péril notre démocratie» en exigeant «des garanties qui ont pour effet de retarder l’adoption du projet de loi ».

Pourtant, la perspectiv­e de voir l’Assemblée nationale effectuer la modificati­on à la loi de 1967 seulement l’automne prochain n’effraie pas l’état-major de La Presse. « On préférerai­t que ça se règle maintenant, mais si ça ne se règle pas maintenant, on peut très bien vivre avec cela», a dit le conseiller principal aux communicat­ions Paul Gilbert au Devoir. «Il n’y a pas d’urgence particuliè­re.»

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