Plaidoyer pour des subventions décloisonnées
Monique Simard estime que le modèle est mal adapté aux réalités actuelles du marché
La nouvelle politique culturelle du Québec devra mettre fin aux vases clos qui empêchent l’industrie des contenus numériques d’être bien financée, estime l’ancienne présidente de la SODEC, Monique Simard.
«On est encore confinés dans des programmes qui sont rigides, qui fonctionnent “en silo” autour de formules de financement traditionnelles», fait valoir Mme Simard.
Cette dernière préside cette année le jury des prix Numix, qui seront remis jeudi et qui récompensent l’excellence des contenus numériques. Son mandat à la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) s’est terminé en janvier.
Mme Simard fait remarquer qu’il est difficile pour les créateurs et les producteurs d’oeuvres « hybrides » de trouver du financement parce que le modèle de celui-ci est attaché à des formules classiques. Le cinéma, la musique, l’édition, chaque oeuvre devrait avoir sa catégorie bien précise. Or, ce n’est souvent plus le cas, relève-t-elle.
« Pour les oeuvres plus novatrices, hybrides, c’est difficile, dit-elle. On va trouver un peu de financement au Fonds des médias du Canada ou au Conseil des arts, mais c’est peu. La plupart des programmes qui existent manquent de flexibilité et de souplesse pour s’adapter à ce qui est devenu un changement perpétuel. »
Selon elle, la politique culturelle de Québec ne doit pas manquer l’occasion «de mettre à jour » cette question du financement pour mieux témoigner de l’importance du secteur numérique dans le paysage culturel.
Le dépôt du plan d’action de la politique culturelle est attendu depuis décembre dernier. Reporté à plusieurs reprises, il devrait normalement se faire dans les prochaines semaines — mais le cabinet de la ministre de la Culture, Marie Montpetit, refusait encore mercredi de confirmer une date.
Le dernier budget Leitão a déjà établi que plus d’un demimilliard de dollars (sur cinq ans) seront consacrés à la mise en oeuvre de la nouvelle politique culturelle, dont c’est une première mise à jour depuis 1992.