Trump enrage
Un an après le lancement de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, dont l’issue reste imprévisible, Donald Trump a de nouveau tempêté jeudi, à coups de tweets rageurs, contre les investigations en cours.
«Bravo l’Amérique, nous sommes entrés dans la deuxième année de la pire chasse aux sorcières de l’histoire des États-Unis…» C’est sur un ton sarcastique que le président américain, qui nie toute irrégularité, a exprimé sa frustration en cette date anniversaire.
Le 17 mai 2017, Robert Mueller, directeur du FBI de 2001 à 2013 sous George W. Bush puis sous Barack Obama, était nommé pour enquêter, en toute indépendance, sur l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle et les éventuels liens entre Moscou et l’équipe Trump.
La stratégie de l’équipe Trump à l’entame de cette deuxième année d’enquête ? Prendre l’opinion publique à partie pour réclamer qu’un point final y soit mis rapidement.
«Allons! Ils ont eu une année entière», tempête Rudy Giuliani, l’un des avocats du président septuagénaire dans un entretien à Politico. « Nous allons faire monter la pression pour que cela se termine, cela n’a que trop duré. »
Mais il apparaît peu probable que Robert Mueller, homme austère et méthodique qui s’est jusqu’ici gardé de dévoiler son jeu, modifie son approche ou son calendrier, dont personne à Washington n’a d’ailleurs la moindre idée.
Une question intrigue: quelle voie procédurale va-t-il suivre? Le débat divise les juristes américains. Rudy Giuliani affirme avoir la certitude que Mueller n’inculpera pas Donald Trump même s’il estime avoir rassemblé suffisamment d’éléments à son encontre. Si c’était effectivement le cas, il suivrait ainsi l’analyse du ministère de la Justice, selon lequel la Constitution interdit d’engager des poursuites contre un président en exercice.
Cela ne signifie pas pour autant que son enquête aura été vaine: il pourrait en effet choisir de rédiger un rapport détaillé résumant les éléments rassemblés, lequel pourrait servir de base à une éventuelle procédure de destitution au Congrès.