Le Devoir

Savourer la ville

Les Parcours épicuriens débarquent à Montréal pour qu’on puisse mettre le nez dans le bagage culinaire des quartiers

- FLORENCE SARA G. FERRARIS

Après avoir pris d’assaut les bars et restaurant­s de la Vieille Capitale, les Parcours épicuriens s’éclatent maintenant dans les rues de la métropole. Une occasion festive d’en apprendre un peu plus sur le bagage culinaire des quartiers tout en s’en mettant plein la panse.

Les verres s’entrechoqu­ent. Autour de la table, au fond du restaurant de quartier, les rires fusent entre deux bouchées. Au bout d’une dizaine de minutes, le petit groupe se lève, salue une dernière fois le propriétai­re de l’établissem­ent et sort sous le soleil de fin d’après-midi. Quelques portes plus loin, il s’engouffre à nouveau dans un petit bistrot où il est accueilli par le gérant, tout sourire. Et le manège recommence. Verres, bouchées, rires.

Conçus sous la forme d’une tournée gourmande, les Parcours épicuriens proposent aux amateurs de bonne chère une incursion festive dans le savoir-faire culinaire des quartiers. Né à Québec il y a trois ans, le concept vient tout juste de débarquer dans la métropole, les premières excursions ayant eu lieu à l’automne dernier. Et déjà, il s’éclate aux quatre coins de la ville, d’Hochelaga-Maisonneuv­e, le long de la rue Ontario, à SaintHenri,

au rythme des restos de la rue Notre-Dame Ouest. Les deux autres parcours actuelleme­nt offerts se déroulent, pour leur part, dans la Petite Italie et dans Verdun, le long de la rue Wellington.

Ces «destinatio­ns», explique Éric Lavoie, l’un des deux cofondateu­rs de CÉLEB’Événements, l’entreprise qui se cache derrière le concept, ont été choisies en fonction des guides.

«Pour nous, c’était important qu’ils viennent des quartiers, lance-t-il. Les Parcours, ce sont des séries de six ou sept coups de coeur, leurs coups de coeur. Nous voulions aussi sortir des quartiers déjà courus, d’où l’intérêt de s’installer dans des secteurs plus émergents. »

Place aux locaux

En privilégia­nt des zones excentrées de la ville, les fondateurs se sont aussi assurés que l’activité s’adresse principale­ment aux Montréalai­s. «On ne dira jamais non à des touristes, reconnaît Éric Lavoie, avec un léger rire. Mais, règle générale, on essaie de les rediriger vers des agences qui offrent vraiment des parcours touristiqu­es. Nous, ce qu’on veut, c’est plutôt donner aux “locaux” une occasion de découvrir ce qui se passe côté bouffe dans leur quartier.»

Sur le terrain, c’est d’ailleurs ce que constate le gérant du Madame Smith, Philippe Ferguson. Situé sur la rue Ontario, dans Hochelaga-Maisonneuv­e, à un jet de pierre du boulevard Pie-IX, ce chic restobar est l’un des établissem­ents qui ont accepté, cette année, de se prêter au jeu des Parcours épicuriens.

«Les participan­ts viennent rarement de bien loin, avancet-il. Ce sont souvent des Montréalai­s qui habitent dans des quartiers adjacents, qui ont entendu parler d’un ou deux restos, mais qui veulent avoir une vue d’ensemble intéressan­te. »

À ce sujet, les Parcours sont d’ailleurs l’occasion de constater in situ l’effervesce­nce du milieu de la restaurati­on dans les quartiers, d’en découvrir les influences passées et d’avoir accès aux nouvelles tendances.

«C’est un monde qui bouge tellement vite, lance Philippe Ferguson. Même pour nous, les Parcours sont une façon de nous tenir au courant de ce qui se passe dans notre quartier, ça permet de voir qu’il y a une belle solidarité entre les artisans de la bouffe à Montréal.»

Car, surtout, les Parcours épicuriens sont une rare occasion pour le public d’avoir un accès privilégié à des restaurate­urs passionnés, ces derniers se faisant un point d’honneur de venir à la rencontre des participan­ts. Malgré les périodes de pointe et de travail intense, « on trouve que c’est important de prendre le temps de parler aux gens, soutient Philippe Ferguson. Comme restaurate­ur, c’est une rétroactio­n directe, c’est très précieux ».

«Pour nous, ç’a toujours été ça la clé, tant à Montréal qu’à Québec, insiste pour sa part Éric Lavoie. On voulait humaniser le milieu de la restaurati­on, que les participan­ts puissent non seulement goûter aux talents locaux, mais aussi qu’ils découvrent qui se cache derrière. » PARCOURS ÉPICURIENS Horaires et lieux de départ variés. 34 $ + taxes par personne. Informatio­ns et réservatio­ns: celebevene­ments.com/ parcours-epicuriens.

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Nous voulions sortir des quartiers émergents» déjà courus, d’où l’intérêt de s’installer dans des secteurs plus

Éric Lavoie, cofondateu­r de CÉLEB’Événements

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PHOTOS PARCOURS ÉPICURIENS En privilégia­nt des zones excentrées de la ville, les fondateurs se sont aussi assurés que l’activité s’adresse principale­ment aux Montréalai­s.
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