Le Devoir

Le G7 a-t-il encore un sens ?

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Groupe de discussion fondé en 1975 à l’initiative de Valéry Giscard d’Estaing, le G7 traite principale­ment des questions économique­s. Or, il s’avère que les quatre pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie) et le Canada reprochent aux États-Unis des mesures économique­s, à savoir les nouveaux tarifs douaniers sur l’aluminium et l’acier qui les visent, une décision qui a été perçue comme une déclaratio­n de guerre commercial­e.

Si vous ajoutez à cette source d’irritation le retrait américain de l’Accord de Paris ainsi que de celui sur le nucléaire iranien, le transfert de l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem et les intentions de Donald Trump de se dissocier de l’ALENA, une question essentiell­e doit être posée : le G7 a-t-il encore un sens, d’autant plus qu’un retrait des États-Unis du G7 serait catastroph­ique puisque, à eux seuls, ils pèsent autant que le PIB des six autres États membres ?

Le gouverneme­nt de Justin Trudeau a dépensé, pour organiser le Sommet du G7 au Manoir Richelieu de La Malbaie, la coquette somme de 600 millions, à laquelle s’ajoutent plusieurs autres dizaines de millions de dollars de la part des villes impliquées dans les activités entourant le Sommet, sommes qui sont remboursée­s par le fédéral. C’est sans compter les dépenses allouées à la sécurité, soit 400 millions.

Des chiffres pour le moins faramineux dans la perspectiv­e où les États-Unis de Donald Trump sont engagés dans une voie à sens unique qui les isole hermétique­ment des six autres États membres d’un G7 disloqué et extrêmemen­t affaibli. Henri Marineau Québec, le 11 juin 2018

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