Le Devoir

Trump en rajoute contre le Canada

- HÉLÈNE BUZZETTI

Les imprécatio­ns américaine­s à l’endroit du Canada se sont poursuivie­s mardi, proférées cette fois par le président lui-même. Alors qu’il se trouvait à Singapour pour sa rencontre avec le leader nord-coréen, Donald Trump a prédit que les propos tenus par Justin Trudeau samedi soir « vont coûter très cher au peuple du Canada ».

« J’aime bien Justin, vous savez. Je pense qu’il est bon, je l’aime bien, mais il n’aurait pas dû faire cela. C’était une erreur. Cela lui coûtera très cher. » Samedi, lors de la conférence de presse de clôture du Sommet du G7 à La Malbaie, M. Trudeau a réitéré qu’il trouvait « insultant » que les États-Unis invoquent la sécurité na-

Je pense que Justin ne savait probableme­nt pas qu’Air Force One a environ 20 téléviseur­s à bord DONALD TRUMP

tionale pour justifier l’imposition de tarifs sur l’acier et l’aluminium canadiens. Il a aussi dit qu’il ne se laissera pas marcher sur les pieds.

M. Trump a pris ombrage de cette déclaratio­n qui n’était pourtant pas nouvelle. Le président américain présume que M. Trudeau pensait qu’il ne l’entendrait pas parce qu’il était en avion vers Singapour. « Je pense que Justin ne savait probableme­nt pas qu’Air Force One a environ 20 téléviseur­s à bord. »

Par ailleurs, le conseiller au commerce du président, Peter Navarro, s’est excusé d’avoir dit qu’il y avait « une place réservée en enfer » pour les leaders comme M. Trudeau qui bousculent Donald Trump. « C’était une erreur, a reconnu M. Navarro. Mon travail, ma mission, c’était d’envoyer un très fort message de force. Et c’était particuliè­rement important à la veille d’un sommet beaucoup plus important sur la Corée. Le problème, c’est qu’en véhiculant ce message, j’ai utilisé un langage inappropri­é. »

Impassible

S’exprimant pour la première fois depuis que Donald Trump a tenu ces propos, Justin Trudeau a signalé mardi qu’il n’avait pas l’intention de s’engager dans une guerre de mots avec le président. La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a refusé de conjecture­r sur des « actions hypothétiq­ues» que pourrait mettre en oeuvre le Canada si Donald Trump mettait sa menace à exécution, mais elle a soutenu que le gouverneme­nt Trudeau travaillai­t toujours en espérant le mieux, mais en étant « prêt au pire ».

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