Les grutiers doivent retourner au travail
Les grutiers étaient encore absents des chantiers jeudi
Les grutiers doivent retourner au travail. Le Tribunal administratif du travail (TAT) a accueilli la demande d’ordonnance provisoire qui a été déposée par la Commission de la construction du Québec pour faire cesser la grève illégale.
Le Tribunal ordonne aux grutiers de cesser immédiatement toute grève ou ralentissement de travail. Il retourne le dossier au greffe pour que les parties soient convoquées pour une audience sur le fond.
Selon la décision rendue jeudi soir, l’urgence d’agir est justifiée, car « il apparaît évident que les chantiers de construction subissent des impacts importants en lien avec cet arrêt de travail ».
Le TAT avait entendu durant toute la journée, jeudi, les parties intéressées à la demande d’ordonnance provisoire.
Les grutiers ont commencé une grève lundi dernier, dans l’ensemble des chantiers du Québec. Et la grève est illégale, puisque la convention collective qui lie les associations patronales et les organisations syndicales est en vigueur jusqu’en 2021. Au chantier du nouveau pont Champlain, qui relie Montréal à la Rive-Sud, les moyens de pression avaient même débuté jeudi dernier.
L’avocate de la Commission de la construction du Québec, Johanne Lebel, a cherché à convaincre le juge administratif Alain Turcotte qu’elle avait l’intérêt requis pour déposer cette demande d’ordonnance provisoire. Mais les avocats représentant la FTQ-Construction, Claude Tardif, et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (international), André Dumais, ont plutôt affirmé que la CCQ ne subissait aucun préjudice à cause de cette grève, puisqu’elle n’emploie aucun grutier. Ce sont les entrepreneurs qui seraient potentiellement affectés par ces moyens de pression ; or aucun n’est venu témoigner devant le tribunal du fait qu’il était incommodé. D’ailleurs, certains entrepreneurs appuient même la cause des grutiers, ont-ils fait valoir.
Les grutiers étaient encore absents des chantiers jeudi, et ils ont même manifesté devant les bureaux de la CCQ à Montréal en après-midi.
Le litige prend sa source dans les changements qui ont été apportés à la formation des grutiers, le 14 mai dernier. Les grutiers, mécontents, allèguent que les changements apportés nuiront à leur propre sécurité et à celle du public.