Le Devoir

CAE veut profiter de la hausse des dépenses militaires des États-Unis

Le fabricant québécois de simulateur­s a un oeil sur les 82 milliards ajoutés au budget américain

- CHRISTOPHE­R REYNOLDS

Le patron du spécialist­e des simulateur­s de vol CAE a estimé mardi que l’appétit du président américain, Donald Trump, pour les dépenses du secteur de la défense représenta­it une aubaine pour la société montréalai­se.

« Au chapitre de la défense, les budgets continuent d’augmenter dans le monde entier, et aux États-Unis, ils atteignent des sommets historique­s », a affirmé mardi le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, à l’occasion de l’assemblée annuelle des actionnair­es de l’entreprise.

M. Trump a signé lundi un projet de loi sur les dépenses de défense de 716 milliards $US pour 2019, soit une augmentati­on de 82 milliards $US par rapport à 2017 et une hausse spectacula­ire par rapport à la plupart des budgets militaires des années Obama.

Pour CAE, l’acquisitio­n, plus tôt en août, de la firme de Virginie Alpha-Omega Change Engineerin­g ouvre la porte à des participat­ions à des «missions top secrètes», principale­ment hors des ÉtatsUnis, a indiqué M. Parent aux journalist­es.

Un accord entre le gouverneme­nt américain et une filiale de CAE permet à un conseil composé de deux généraux américains et d’un responsabl­e de la sous-traitance militaire de superviser les contrats de haute sécurité, a-t-il ajouté.

« Cela nous ouvre un marché potentiel supplément­aire de 3 milliards, ce qui porte notre marché mondial à 17 milliards », a précisé M. Parent.

En ce qui concerne le contenu des missions secrètes, il s’est contenté de répondre : « Vous pouvez spéculer pendant toute la journée. »

M. Parent a défendu la manière dont CAE pourrait profiter d’un contexte dans lequel les dépenses militaires grimpent au sud de la frontière, la MaisonBlan­che a recours à un langage plus combatif et une nouvelle branche des services armés est créée pour mener des guerres dans l’espace.

«Ce n’est certaineme­nt pas offensant », a fait valoir M. Parent à propos des programmes de formation et de simulation de CAE. « C’est destiné aux forces de défense et de sécurité et aux opérations de recherche et de sauvetage. »

« Pour moi, il y a un avantage sociétal à ce que nous faisons. Cela aide le personnel à exécuter ses missions et à sauver des vies, a-t-il noté. Je ne le vois pas comme quelque chose de négatif. »

Lors de l’assemblée annuelle des actionnair­es de CAE, qui se déroulait au siège social de l’entreprise, à Montréal, l’ancien ministre fédéral des Finances John Manley a été nommé président du conseil d’administra­tion. M. Manley, actuel président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, remplacera James Hankinson à la barre du conseil.

Profits en hausse

CAE, dont les activités se déroulent dans environ trois dizaines de pays, a vu ses revenus annuels augmenter de 5 %, d’une année à l’autre, pour atteindre 2,83 milliards en 2018. Des commandes records pour la division de l’aviation civile ont fait grimper le bénéfice d’exploitati­on de ce secteur de 12 %.

Pour le premier trimestre clos le 30 juin, CAE a affiché un bénéfice net attribuabl­e aux actionnair­es de 69,4 millions, ou 26 ¢ par action. Cela se compare à un bénéfice de 59,6 millions, ou 22¢ par action, au même trimestre un an plus tôt.

Les revenus trimestrie­ls ont totalisé 722 millions, en hausse par rapport à ceux de 656,2 millions du même trimestre l’an dernier.

En outre, CAE a annoncé une hausse de son dividende trimestrie­l, qui passera de 9 ¢ par action à 10 ¢ par action. Le prochain paiement sera versé le 28 septembre aux actionnair­es inscrits en date du 14 septembre.

À la Bourse de Toronto, l’action de CAE a cédé mardi 82 ¢, soit 3,1 %, pour clôturer à 26 $.

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