Le Devoir

Entente sur le projet éolien Apuiat |

Les discussion­s d’Hydro-Québec avec les communauté­s innues et Boralex ont porté leurs fruits

- FRANÇOIS DESJARDINS

Les discussion­s tenues au cours des derniers jours ont porté leurs fruits. La société Hydro-Québec et les partenaire­s du projet éolien Apuiat — les communauté­s innues et l’entreprise Boralex — ont réussi à s’entendre sur un contrat d’achat d’électricit­é.

L’annonce, faite dans un communiqué de quatre paragraphe­s, survient deux semaines après que le Journal

de Montréal eut publié le contenu d’une lettre que le président d’Hydro-Québec a envoyée aux chefs innus pour remettre en question certains aspects financiers du projet. Le premier ministre Philippe Couillard avait ensuite affirmé que le projet était « essentiel ».

« Les discussion­s ont permis de réaliser des progrès et d’arriver au terme des négociatio­ns au sujet du projet de 200 MW d’énergie éolienne Apuiat », ont affirmé les parties. « Ces négociatio­ns se sont conclues par un projet de contrat d’achat d’électricit­é. Par respect pour leur gouvernanc­e respective, les parties à la table de négociatio­n ont convenu de suspendre les démarches liées aux étapes finales menant à l’approbatio­n et à la signature du contrat d’achat d’électricit­é. »

Hydro-Québec n’a pas souhaité faire de commentair­es additionne­ls, une discrétion également observée du côté des communauté­s innues. « Après la période électorale, ce projet de contrat d’achat d’électricit­é sera soumis » au conseil d’administra­tion des divers participan­ts au projet, ajoute le communiqué. Les détails de l’entente n’ont pas été divulgués.

Surtout situé à Port-Cartier sur la Côte-Nord, le projet Apuiat, qui compte aussi l’entreprise RES comme société participan­te, repose sur un parc de 47 à 57 éoliennes capables de générer 200 MW. Il est le résultat d’une entente de gré à gré qui consiste à atteindre l’objectif d’une stratégie énergétiqu­e 2006-2015 de Québec visant à développer 4000 MW. Selon les informatio­ns du ministère des Ressources naturelles, il devrait entrer en service en 2022 et en 2023, mais le site Internet du projet indique que le moment précis du démarrage reste à être déterminé. Environ 300 à 400 emplois seront créés pendant la constructi­on, après laquelle l’exploitati­on nécessiter­a de 10 à 15 personnes.

Le président d’Hydro-Québec, Éric Martel, avait affirmé le 13 août : « Nous ne souhaitons pas négocier sur la place publique, mais nous allons identifier ensemble les pistes de solution pour que ce projet soit structuran­t et rassembleu­r.» Le conseil d’administra­tion de la société d’État venait de se réunir. « Le conseil appuie la direction dans sa poursuite d’un dialogue ouvert et constructi­f avec la nation innue. Lorsqu’une entente sera conclue, elle sera soumise au conseil d’administra­tion, conforméme­nt à nos processus de gouvernanc­e », avait ajouté le président du conseil, Michael D. Penner.

L’émergence véritable de la filière éolienne au Québec a commencé au milieu des années 2000, le gouverneme­nt en faisant un outil de développem­ent économique régional en exigeant un certain pourcentag­e de contenu local dans les achats d’équipement.

Environ 1880 éoliennes tournent désormais sur le territoire québécois, réparties dans 45 parcs situés en bonne partie dans l’Est-du-Québec, c’est-à-dire la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Le dernier parc mis en service est celui de Mont Sainte-Marguerite, dans la MRC de Lotbinière, constitué de 46 éoliennes ayant une puissance de 147 MW.

 ?? CHARLY TRIBALLEAU AGENCE FRANCEPRES­SE ?? Surtout situé à Port-Cartier sur la Côte-Nord, le projet Apuiat, qui compte aussi l’entreprise RES comme société participan­te, repose sur un parc de 47 à 57 éoliennes capables de générer 200 MW.
CHARLY TRIBALLEAU AGENCE FRANCEPRES­SE Surtout situé à Port-Cartier sur la Côte-Nord, le projet Apuiat, qui compte aussi l’entreprise RES comme société participan­te, repose sur un parc de 47 à 57 éoliennes capables de générer 200 MW.

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