Entente sur le projet éolien Apuiat |
Les discussions d’Hydro-Québec avec les communautés innues et Boralex ont porté leurs fruits
Les discussions tenues au cours des derniers jours ont porté leurs fruits. La société Hydro-Québec et les partenaires du projet éolien Apuiat — les communautés innues et l’entreprise Boralex — ont réussi à s’entendre sur un contrat d’achat d’électricité.
L’annonce, faite dans un communiqué de quatre paragraphes, survient deux semaines après que le Journal
de Montréal eut publié le contenu d’une lettre que le président d’Hydro-Québec a envoyée aux chefs innus pour remettre en question certains aspects financiers du projet. Le premier ministre Philippe Couillard avait ensuite affirmé que le projet était « essentiel ».
« Les discussions ont permis de réaliser des progrès et d’arriver au terme des négociations au sujet du projet de 200 MW d’énergie éolienne Apuiat », ont affirmé les parties. « Ces négociations se sont conclues par un projet de contrat d’achat d’électricité. Par respect pour leur gouvernance respective, les parties à la table de négociation ont convenu de suspendre les démarches liées aux étapes finales menant à l’approbation et à la signature du contrat d’achat d’électricité. »
Hydro-Québec n’a pas souhaité faire de commentaires additionnels, une discrétion également observée du côté des communautés innues. « Après la période électorale, ce projet de contrat d’achat d’électricité sera soumis » au conseil d’administration des divers participants au projet, ajoute le communiqué. Les détails de l’entente n’ont pas été divulgués.
Surtout situé à Port-Cartier sur la Côte-Nord, le projet Apuiat, qui compte aussi l’entreprise RES comme société participante, repose sur un parc de 47 à 57 éoliennes capables de générer 200 MW. Il est le résultat d’une entente de gré à gré qui consiste à atteindre l’objectif d’une stratégie énergétique 2006-2015 de Québec visant à développer 4000 MW. Selon les informations du ministère des Ressources naturelles, il devrait entrer en service en 2022 et en 2023, mais le site Internet du projet indique que le moment précis du démarrage reste à être déterminé. Environ 300 à 400 emplois seront créés pendant la construction, après laquelle l’exploitation nécessitera de 10 à 15 personnes.
Le président d’Hydro-Québec, Éric Martel, avait affirmé le 13 août : « Nous ne souhaitons pas négocier sur la place publique, mais nous allons identifier ensemble les pistes de solution pour que ce projet soit structurant et rassembleur.» Le conseil d’administration de la société d’État venait de se réunir. « Le conseil appuie la direction dans sa poursuite d’un dialogue ouvert et constructif avec la nation innue. Lorsqu’une entente sera conclue, elle sera soumise au conseil d’administration, conformément à nos processus de gouvernance », avait ajouté le président du conseil, Michael D. Penner.
L’émergence véritable de la filière éolienne au Québec a commencé au milieu des années 2000, le gouvernement en faisant un outil de développement économique régional en exigeant un certain pourcentage de contenu local dans les achats d’équipement.
Environ 1880 éoliennes tournent désormais sur le territoire québécois, réparties dans 45 parcs situés en bonne partie dans l’Est-du-Québec, c’est-à-dire la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Le dernier parc mis en service est celui de Mont Sainte-Marguerite, dans la MRC de Lotbinière, constitué de 46 éoliennes ayant une puissance de 147 MW.