Le Devoir

Vision tordue de l’immigratio­n

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Ainsi, François Legault déplore que le Canada n’accorde aucune importance au français dans la sélection d’immigrants, mais promet de le copier en éliminant la maîtrise du français comme critère pour les immigrants sélectionn­és par le Québec… Comme contradict­ion, chapeau, François ! Alors que les autres provinces ont fixé un modeste objectif de 5 % d’immigrants francophon­es, la CAQ propose un minimum de… 0 % pour le Québec. Quoique cela soit improbable, potentiell­ement, 100 % des immigrants pourraient être unilingues anglophone­s, espagnols, arabes, chinois, etc. Et avec des immigrants maîtrisant moins le français, il sera plus difficile de les attirer dans les régions. Réduire de 52 000 à 40 000 le nombre d’immigrants annuels représente environ 50 000 immigrants en moins sur un mandat de 4 ans. En additionna­nt les milliers d’immigrants que Legault souhaite expulser, cela fera près de 60 000 travailleu­rs de moins. Il y a déjà 100 000 emplois non comblés au Québec… On peut anticiper le tort que la CAQ ferait à notre économie. Legault oublie aussi de dire que le Québec retient davantage ses immigrants que la plupart des provinces.

Pour ce qui est de la langue de nos petits-enfants et de nos arrières-petits-enfants, cela fait un quart de millénaire que nous accueillon­s des immigrants non francophon­es, et aucun d’entre eux n’a réussi à assimiler un seul francophon­e. Monsieur Legault peut donc cesser de craindre pour sa descendanc­e, et se consacrer à peaufiner son « Test des valeurs », dont nous aimerions connaître les détails d’ici le 1er octobre.

Robert Tremblay Québec, le 9 septembre 2018

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