Le Devoir

QS et « son chef »

Les rouages internes de la formation sous la loupe

- AMÉLI PINEDA LE DEVOIR

Au coeur d’un questionne­ment insistant du chef péquiste, Jean-François Lisée, la structure interne de Québec solidaire (QS) s’est retrouvée sous les projecteur­s. Comment fonctionne la formation politique de gauche, qui se targue de partager le pouvoir, mais qui, dans les faits, doit avoir un « chef » ?

Pour les décisions quotidienn­es à l’Assemblée nationale, QS compte sur un caucus, comme tous les autres partis politiques. Mais les orientatio­ns et principes du parti sont déterminés par tous les membres de la formation lors du congrès, généraleme­nt tenu tous les deux ans. Et le Comité de coordinati­on national — l’équivalent de la direction des partis politiques traditionn­els — est l’instance dirigeante de QS. Il a l’autorité de prendre certaines décisions qui concernent l’administra­tion interne du parti, par exemple la reconnaiss­ance des associatio­ns locales, les orientatio­ns budgétaire­s, les grandes orientatio­ns nationales ou l’organisati­on des congrès.

Pour déterminer qui siégera au Comité, les membres doivent élire quatorze membres — sept hommes et sept femmes. Parmi ces quatorze personnes, on retrouve le président du parti, le secrétaire général et les deux co-porte-parole, un homme et une femme, actuelleme­nt Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois. Depuis la fusion de QS avec Option nationale, en 2017, deux autres membres, toujours un homme et une femme, se sont ajoutés au comité jusqu’en 2019.

C’est ce comité qui en avril 2017 a renié la feuille de route d’accès à la souveraine­té qui avait été signée par deux négociateu­rs de QS, dont le co-porte-parole de l’époque, Andrés Fontecilla. C’est à cet épisode que M. Lisée faisait référence lorsqu’il a questionné Mme Massé à savoir qui est « le chef » de QS, jeudi, lors du dernier débat.

Et le « chef » ?

Puisque les formulaire­s du Directeur général des élections du Québec ne prévoient pas de case « porte-parole », QS a toujours désigné son secrétaire général comme « chef » du parti. Depuis 2016, c’est Gaétan Châteauneu­f qui occupe cette fonction. Il veille entre autres à signer les rapports financiers et à autoriser les déclaratio­ns de candidatur­es pour le parti.

Qui gouvernera ?

Avec ce modèle de partage de pouvoir, qui prendra les décisions en cas de formation d’un gouverneme­nt solidaire ? Lors du dernier congrès, les membres ont déterminé que ce sera Manon Massé qui serait la candidate au poste de première ministre. Si elle est élue, elle exercera le pouvoir exécutif. Quant à Gabriel Nadeau-Dubois, il sera vice-premier ministre et sera responsabl­e du travail législatif.

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Gaétan Châteauneu­f

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