Le Devoir

L’enceinte fortifiée quasi démantelée

- DAVE NOËL À Québec

Les partisans d’une mise en valeur in situ de l’enceinte fortifiée de 1693, retrouvée il y a deux semaines dans le Vieux-Québec, ont manqué de temps pour s’organiser. Une partie des vestiges a déjà pris le chemin d’un entrepôt dont l’emplacemen­t n’a pas été révélé pour des raisons de sécurité.

«Vous devriez voir la quantité de monde qui passe ici depuis la découverte», souligne l’archéologu­e Jean-Yves Pintal. Le démantèlem­ent de la structure est réalisé dans l’urgence, sous un chapiteau surveillé par des gardes de sécurité.

Selon l’ancien urbaniste de la Ville de Québec Michel Bonnette, il aurait été préférable d’aménager un parc autour de l’enceinte de la rue Sainte-Ursule. « J’ai de la difficulté à imaginer qu’on va s’émouvoir autant devant un assemblage de bois dans un musée aux murs blancs. »

Impossible, affirme André Bergeron, du Centre de conservati­on du Québec. « Du moment où l’on a enlevé le sol, on vient de changer les conditions qui ont permis la préservati­on du bois. » L’enfouissem­ent des vestiges n’aurait pu être envisagé : « Ce n’est pas possible de revenir en arrière. »

Sur la vingtaine de mètres de structure dégagés, seul un tronçon de huit mètres est démantelé en vue de sa conservati­on. Le ministère de la Culture n’est pas en mesure de chiffrer les coûts de l’opération.

La constructi­on de l’enceinte a nécessité l’abattage de plus de 20 000 arbres. Elle a été démantelée dans les années 1720. Le remblai de terre destiné à encaisser les boulets de l’ennemi a été récupéré pour la constructi­on des nouveaux remparts que l’on peut toujours apercevoir.

Parmi les artéfacts retrouvés dans les derniers jours, on note une balle de mousquet perdue par un soldat. « Elle n’a jamais servi, s’exclame l’archéologu­e Jean-Yves Pintal. C’est très clair, elle est neuve, neuve, neuve ! »

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