Le fait français décimé en Ontario !
On assiste à un véritable génocide du fait français en Ontario orchestré d’une façon irréfléchie, spontanée — voire inconsciente — par le populiste premier ministre de ladite province, Doug Ford, notre Trump canadien. On voit donc disparaître sous sa hache — pour des raisons d’économies, semble-t-il — le Commissariat aux services en français de l’Ontario après que M. Ford eut aboli, au début de son mandat, le ministère des Affaires francophones. Ce sont près de 600 000 Franco-Ontariens qui sont ainsi touchés et qui font l’objet d’un abandon et d’un très grand mépris de la part du gouvernement conservateur en place. En fait, il s’agit de la deuxième communauté de francophones du Canada, après le Québec, qui se voit ainsi bafouée de belle façon. Alors, comment ne pas se sentir révolté par un tel rejet du fait français en Ontario ?
À titre de Québécois fier de sa langue et des institutions qui la représentent, je me sens interpellé et directement touché par ses mesures draconiennes, mais qui ne font qu’entériner le constat suivant : l’unilinguisme anglophone est la règle d’or en Ontario depuis des lustres, et les francophones y ont toujours été des laissés-pourcompte. Des Canadiens français isolés, obligés de se battre constamment pour préserver leurs acquis. Alors, pourquoi faudrait-il reconnaître la communauté francophone de cette province et lui permettre de prospérer tout en préservant sa langue ? Voilà sans doute l’essence de la réflexion du premier ministre ontarien.
Et comme Doug Ford est un populiste, il se dit tout simplement qu’il aura de toute manière l’appui des anglophones de souche de sa province avec ses coupes qui seront populaires auprès des électeurs qui l’ont porté aux pouvoirs. Il agit donc ainsi que le ferait un certain Donald Trump s’il était à sa place. Le gros bon sens d’un populiste inculte et inconséquent.
Yvan Giguère
Saguenay, le 19 novembre 2018