Le Devoir

L’Alberta veut des pipelines

Le baril albertain se vend 45 $ de moins que le WTI aux États-Unis

- CHRIS PURDY À EDMONTON

La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a chargé trois experts de collaborer avec le secteur de l’énergie afin de trouver des moyens de réduire l’écart de prix du pétrole produit au Canada par rapport à celui des ÉtatsUnis, une situation qui, selon elle, coûte 80 millions par jour à l’économie canadienne.

Selon Mme Notley, l’économie canadienne est en perte de vitesse parce que le baril de pétrole de l’Alberta se vend environ 45 $ de moins que le baril de West Texas Intermedia­te (WTI), aux États-Unis. «Ne vous y trompez pas, cet écart de prix est un danger réel et présent pour l’économie canadienne. »

Mme Notley a expliqué que cette différence était due à un manque de capacité d’oléoducs pour acheminer la production croissante de pétrole albertain sur les marchés.

« En raison de décennies d’échec des gouverneme­nts canadiens successifs, le Canada tient en otage sa propre économie et […] l’économie de l’Alberta. » La première ministre se rendra à Ottawa et à Toronto la semaine prochaine pour défendre ses arguments.

Un écart important

Mme Notley a estimé que l’écart de prix était un problème encore plus important que celui des prix en montagnes russes, auquel l’Alberta est confrontée depuis des décennies. « Face à cet écart brutal, provoqué par la trop faible capacité des pipelines, nous devons faire ce que nous pouvons pour refermer cet écart autant que nous pouvons. »

La semaine dernière, Cenovus Energy et Canadian Natural Resources ont réclamé des réductions temporaire­s imposées par le gouverneme­nt d’ici à ce que la congestion du réseau pétrolier soit résolue, mais Suncor Énergie et Husky Energy ont rejeté cette idée.

La première ministre a toutefois souligné que les solutions à court et à moyen terme ne constituai­ent pas la solution. «Tout ce que nous faisons d’autre que construire de nouveaux pipelines et de tirer plus de valeur de nos ressources ne constitue pas une solution à long terme. »

Mme Notley a affirmé que l’Alberta devait valoriser et raffiner davantage ses produits énergétiqu­es à la maison. « L’Alberta est traitée comme une succursale pour les États-Unis et cela doit cesser. »

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