L’Alberta veut des pipelines
Le baril albertain se vend 45 $ de moins que le WTI aux États-Unis
La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a chargé trois experts de collaborer avec le secteur de l’énergie afin de trouver des moyens de réduire l’écart de prix du pétrole produit au Canada par rapport à celui des ÉtatsUnis, une situation qui, selon elle, coûte 80 millions par jour à l’économie canadienne.
Selon Mme Notley, l’économie canadienne est en perte de vitesse parce que le baril de pétrole de l’Alberta se vend environ 45 $ de moins que le baril de West Texas Intermediate (WTI), aux États-Unis. «Ne vous y trompez pas, cet écart de prix est un danger réel et présent pour l’économie canadienne. »
Mme Notley a expliqué que cette différence était due à un manque de capacité d’oléoducs pour acheminer la production croissante de pétrole albertain sur les marchés.
« En raison de décennies d’échec des gouvernements canadiens successifs, le Canada tient en otage sa propre économie et […] l’économie de l’Alberta. » La première ministre se rendra à Ottawa et à Toronto la semaine prochaine pour défendre ses arguments.
Un écart important
Mme Notley a estimé que l’écart de prix était un problème encore plus important que celui des prix en montagnes russes, auquel l’Alberta est confrontée depuis des décennies. « Face à cet écart brutal, provoqué par la trop faible capacité des pipelines, nous devons faire ce que nous pouvons pour refermer cet écart autant que nous pouvons. »
La semaine dernière, Cenovus Energy et Canadian Natural Resources ont réclamé des réductions temporaires imposées par le gouvernement d’ici à ce que la congestion du réseau pétrolier soit résolue, mais Suncor Énergie et Husky Energy ont rejeté cette idée.
La première ministre a toutefois souligné que les solutions à court et à moyen terme ne constituaient pas la solution. «Tout ce que nous faisons d’autre que construire de nouveaux pipelines et de tirer plus de valeur de nos ressources ne constitue pas une solution à long terme. »
Mme Notley a affirmé que l’Alberta devait valoriser et raffiner davantage ses produits énergétiques à la maison. « L’Alberta est traitée comme une succursale pour les États-Unis et cela doit cesser. »