Guerre au Yémen : des pourparlers de paix se tiendront début décembre en Suède
Washington a annoncé mercredi la tenue de pourparlers de paix pour le Yémen début décembre en Suède, au moment où l’ONG Save the Children publiait un rapport dans lequel elle estime à 85 000 le nombre d’enfants morts de faim ou de maladie depuis l’intensification de la guerre au Yémen en 2015.
Des discussions entre le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, et les rebelles houthis, appuyés par l’Iran, se tiendront « tout début décembre» en Suède, a déclaré le ministre américain de la Défense, Jim Mattis.
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, également membres de la coalition, « sont à fond derrière » ces négociations, a-t-il assuré à des journalistes au Pentagone.
Cette annonce survient peu après l’arrivée de l’émissaire de l’ONU, Martin Griffiths, dans la capitale yéménite Sanaa que contrôlent les rebelles.
Le Yémen est quasiment divisé en deux, les forces progouvernementales contrôlant le sud et une bonne partie du centre tandis que les rebelles tiennent Sanaa ainsi que le nord et une bonne partie de l’ouest, dont la ville de Hodeida.
Pour favoriser les efforts de paix, les Houthis se sont dit ouverts à une cessation des hostilités si la coalition progouvernementale cesse ses attaques.
Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a d’ores et déjà annoncé sa participation aux consultations de paix, dont la date n’a pas encore été fixée.
« Il semble que très, très tôt en décembre, en Suède, nous verrons à la fois les rebelles houthis et le gouvernement reconnu par l’ONU, le gouvernement du président Hadi », a déclaré M. Mattis.
Les derniers pourparlers, organisés sous l’égide de l’ONU à Genève en septembre, avaient échoué, les rebelles n’ayant pas fait le déplacement, disant craindre pour leur sécurité.
Morts de faim
Mercredi, l’ONG Save the Children avançait que quelque 85 000 enfants seraient morts de faim ou de maladie au Yémen depuis 2015.
«Nous sommes horrifiés par le fait qu’environ 85 000 enfants soient morts de faim. Pour chaque enfant tué par des bombes et des balles, des douzaines meurent de faim et on peut l’éviter », a déploré dans un communiqué de Save the Children Tamer Kirolos, son directeur pour le Yémen.
Hodeida, par où passe 75% de l’aide humanitaire, constitue un enjeu clé de ce conflit qui a déjà fait quelque 10 000 morts et plongé 14 millions de personnes dans une situation de préfamine, selon l’ONU.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer à une date indéterminée sur une résolution, dont un projet a été présenté par la Grande-Bretagne, appelant à une trêve dans la ville et le passage, sans obstacles, de l’aide humanitaire.
Cette résolution est « destinée à obtenir un consensus des deux parties pour permettre à des discussions d’avoir lieu […] à Stockholm », a affirmé mercredi le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt.