Le Devoir

Bombardier veut rassurer les marchés sur l’examen de l’AMF

- FRANÇOIS DESJARDINS

La direction de Bombardier souhaite une conclusion « rapide » de l’examen lancé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) au sujet de son Régime d’aliénation de titres automatiqu­e (RATA), qui s’est récemment retrouvé sous les projecteur­s en raison de la chute du cours de l’action de la société.

Le président de Bombardier, Alain Bellemare, a profité jeudi d’une présentati­on annuelle devant des investisse­urs à New York pour faire le point sur la question tout en essayant de rassurer Wall Street sur les perspectiv­es de la compagnie.

« Certains titres ont été vendus en fonction du programme », a dit M. Bellemare dans le cadre de son introducti­on, diffusée en direct sur le canal YouTube de Bombardier. « Dans mon cas, ceci représente seulement une petite partie du total des incitatifs à long terme de ma rémunérati­on. »

Les entreprise­s qui mettent sur pied un RATA le font pour permettre aux dirigeants d’exercer leurs options ou de vendre leurs titres de façon automatiqu­e, sans enfreindre la réglementa­tion sur les délits d’initié.

M. Bellemare, arrivé chez Bombardier en 2015 pour piloter un redresseme­nt sur cinq ans, a dit qu’il détient « toujours plus de 80%» de ses incitatifs à long terme. « En moyenne, cela est vrai pour le reste de l’équipe. L’équipe et moi sommes entièremen­t engagés dans le redresseme­nt de la compagnie et son succès à long terme. »

En entrevue au Journal de Montréal au milieu du mois de novembre, M. Bellemare avait refusé de dire combien de titres ont fait l’objet de transactio­ns en vertu du RATA.

« Nous collaboron­s pleinement avec l’AMF. Nous sommes confiants d’avoir bien fait les choses. Et nous attendons avec impatience une conclusion rapide», a dit M. Bellemare jeudi, qui trouve « normal » que l’AMF procède ainsi « compte tenu des fluctuatio­ns du cours de notre action ».

Le plan spécial chez Bombardier a été instauré le 15 août et annoncé par un communiqué de presse. Ce jour-là, l’action avait terminé la séance à 4,64 $ à la Bourse de Toronto. Depuis, son cours a graduellem­ent diminué, notamment le 8 novembre lors de la publicatio­n des états financiers du troisième trimestre. Quand l’AMF a annoncé son examen, l’action a perdu 20%. Jeudi en fin de journée, l’action valait 2,18 $.

« L’AMF confirme qu’elle examine les opérations entourant la mise en place du RATA au mois d’août dernier par Bombardier et les différente­s annonces faites depuis », a indiqué le gendarme de l’industrie financière québécoise le mois dernier. «L’Autorité a aussi demandé à Bombardier de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute vente de titres en applicatio­n du RATA et d’en aviser les courtiers exécutants. »

Perspectiv­es

Alain Bellemare

Par ailleurs, Bombardier croit que ses revenus augmentero­nt d’environ 10 % en 2019, pour atteindre 18 milliards $US, a indiqué sa direction dans ses prévisions publiées tôt en matinée.

La société montréalai­se a répété que le cycle des grands investisse­ments est terminé et que commence maintenant « la phase de croissance » compte tenu de nouveaux produits, notamment dans la division des avions d’affaires.

Elle croit aussi que son flux de trésorerie — l’argent qui entre dans les coffres moins l’argent qui en sort — atteindra de 250 à 500 millions $US en 2019, et de 750 millions à 1 milliard $US en 2020. Cet élément du portrait financier est suivi de très près par les investisse­urs.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada