Plaire, aimer, et courir vite
★★★★
Le titre du dernier film de Christophe Honoré (Dans Paris, La belle personne) en décrit parfaitement les enjeux narratifs, et pourrait même résumer toute sa filmographie. Une fois encore, une jeunesse à la boussole déréglée traverse la vie avec autant de gravité que d’insouciance, accentuée par l’épidémie du sida au début des années 1990. Ce qui n’empêche pas ces garçons de multiplier les aventures, de rêver à un amour impossible, même si sur eux plane une ombre menaçante. Il y a beaucoup de légèreté dans ce film sur la liaison à distance entre un écrivain parisien (Pierre Deladonchamps) qui se sait condamné et un étudiant breton (Vincent Lacoste) pour qui ce n’est pas un obstacle. Joutes intellectuelles, marivaudages, confidences téléphoniques, trame sonore accrocheuse (une constante chez Honoré), autant d’éléments avec lesquels le cinéaste jongle avec une habileté admirable. André Lavoie