Mademoiselle de Joncquières
★★★★
Cette plongée dans le passé, plus précisément le XVIIIe siècle, réussit très bien à Emmanuel Mouret (Vénus et Fleur, Changement d’adresse, Caprice), explorant ici les mêmes thèmes que d’habitude, mais avec un degré supérieur d’élégance. S’inspirant librement, et partiellement, de Jacques le fataliste de Denis Diderot, il décrit la vengeance d’une femme noble et veuve (impériale Cécile de France) trahie par un libertin (du sur-mesure pour Édouard Baer) dont elle croyait aux sentiments amoureux. Son coeur brisé deviendra coeur de pierre pour assurer l’élaboration d’une vengeance dont on peut dresser quelques parallèles avec Les liaisons dangereuses, de Laclos, et certaines de ses adaptations au cinéma. Chez Mouret, la joute est bien sûr verbale et littéraire, mais surtout d’un goût exquis et d’un raffinement constant.
André Lavoie