Peintre des phares
Depuis 30 ans, le photographe français Jean Guichard est à la poursuite d’une obsession
Le monde perdu des phares ★★★★ Jean Guichard et Vincent Guigueno, La Martinière, Paris, 2018, 258 pages
C’est d’une vraie passion dont rend compte Le monde perdu des phares de Jean Guichard et Vincent Guigueno (qui signe les textes et la présentation). Une façon également de « rembobiner les images » et de souligner l’immense contribution du photographe français.
Mais aussi l’occasion d’aller voir ce qu’il est advenu des phares et des gardiens photographiés par Guichard depuis 30 ans, lui qui a été initié à la mer et aux phares par nul autre qu’Éric Tabarly, cette légende de la navigation française.
Témoignage probant d’une indéfectible «obsession esthétique» pour les phares, l’ouvrage remonte aux premiers pas du photographe en 1979 — Guichard ayant très souvent depuis bénéficié d’un accès privilégié à ces sentinelles de la mer.
Certains clichés sont particulièrement spectaculaires: mers déchaînées, phares à demi engloutis par les vagues, plans aériens.
Chasseur de tempêtes, le photographe aime nous faire éprouver les frissons auxquels lui-même carbure. Lieux souvent spectaculaires, certes, en plus de soulever des enjeux patrimoniaux toujours d’actualité, les phares ont aussi longtemps été des lieux de vie et de travail pour les hommes et les femmes qui y vivaient. Un mode de vie à peu près disparu après la mécanisation — ce dont témoignent aussi les photographies.
Si on y mesure bien la prédilection du photographe pour les phares de Bretagne (et en particulier ceux du Finistère), en compagnie de certains phares des îles britanniques, de Finlande, d’Islande ou des États-Unis, on y retrouve aussi quelques phares du Québec: celui de Cap-des-Rosiers en Gaspésie (le plus haut phare au Canada) ou celui du Cap-de-la-Têteau-Chien, à La Martre.
Certains clichés sont particulièrement spectaculaires : mers déchaînées, phares à demi engloutis par les vagues, plans aériens. Chasseur de tempêtes, le photographe aime nous faire éprouver les frissons auxquels lui-même carbure.