Quand les classiques se conjuguent au savoir-faire
Au cours des cinq dernières années, le nombre de microbrasseries a complètement explosé au Québec. Pour se distinguer sur les tablettes, plusieurs d’entre elles se sont mises à fabriquer des produits marginaux et à privilégier la nouveauté plutôt que la constance ou l’équilibre. René Huard, fondateur de Simple Malt, a préféré une tout autre Z[YH[tNPL ! VɈYPY \UL ]HZ[L NHTTL KL IPuYLZ de qualité inspirées des plus grandes traditions brassicoles. Portrait d’un brasseur d’expérience pour qui la recette du succès réside sans conteste dans la maîtrise des classiques. «Pour moi, la connaissance de la théorie, c’est super important, avance d’entrée de jeu M. Huard. Quand on possède la théorie, on est capable de brasser plusieurs bières de qualité. » C’est sur ce principe que le brasseur a construit sa carrière et son entreprise. Au milieu des années 1980, alors que le brassage artisanal n’était qu’embryonnaire au Québec, René Huard s’intéressait déjà aux techniques de fabrication de la bière. «Quand j’étais au cégep, je faisais moimême ma bière parce que ça me coûtait moins cher que de l’acheter. À l’époque, ça me revenait à 15 sous la bouteille. Je lisais des livres pour savoir comment faire, j’étudiais des théories et j’essayais de JVTWYLUKYL SLZ WYPUJPWLZ ZJPLU[PÄX\LZ X\P étaient impliqués », raconte-t-il. Avec les années, l’intérêt de M. Huard pour le brassage s’est transformé en véritable passion. Dès les balbutiements d’Internet, parallèlement à son travail de consultant informatique, il s’est attelé à la création d’une page Web destinée aux amateurs de bières artisanales. C’est cette dernière qui lui a permis de faire le grand saut dans l’univers brassicole. «Un jour, je faisais des photos d’une microbrasserie pour un reportage sur mon site et j’ai vu que le propriétaire n’utilisait pas une de ses cuves, se souvient-il. J’ai eu l’idée de la lui louer. J’ai brassé une première production et ça a créé un buzz. J’ai JVU[PU\t JVTTL sH L[ Q»HP ÄUP WHY SoJOLY mon travail pour ne faire que ça. » Après avoir réalisé divers contrats pour le compte d’autres brasseurs, M. Huard s’est mis à consacrer son énergie à la création d’une microbrasserie portant sa signature. En 2007, il est parvenu à réaliser son Yv]L L[ KLW\PZ PS ÄSL SL WHYMHP[ IVUOL\Y n brasser des bières qui lui ressemblent ! DES ACTUALISATIONS INSPIRÉES DE GRANDS CLASSIQUES La gamme de produits qu’a développés M. Huard sous la marque Simple Malt YLÅu[L IPLU ZH WLUZtL Z\Y SH THz[YPZL KL la théorie. Sa collection comporte une vingtaine de bières, dont bon nombre sont inspirées de grands classiques internationaux. Certaines sont cependant plus contemporaines. C’est notamment le cas de la Black IPA et de la Double IPA. Chose certaine, la précision de leur goût et leur grande qualité en font toutes des options intéressantes pour explorer l’univers brassicole. « Quand je fais une bière, je m’assure toujours d’être exact et de maîtriser le classique, explique-t-il. Ce que je veux, c’est que quand un client achète mes produits, il puisse être certain que sa bière corresponde à ce qu’il cherche. Si c’est écrit sur l’étiquette que c’est une pale-ale britannique, ce qu’il y a dans la bouteille, c’est une vraie pale-ale britannique. » Considérant qu’une bonne bière doit être aussi bien construite qu’adaptée au contexte dans lequel elle est bue, M. Huard tend à élaborer ses recettes en s’imaginant des scénarios de dégustations. «Je pense toujours à un moment précis, révèle-t-il. Par exemple, je peux m’imaginer l’été. J’ai chaud, je suis dans ma cour, qu’estce que j’ai envie de boire ? Du savoureux, du pétillant, un peu de céréales, un croquant KL OV\ISVU L[ \UL ÄUHSL X\P Z»t[PYL 1L TL plonge dans ce moment-là et la recette me vient. Je pars là-dessus et je la brasse!» À BOIRE À L’APPROCHE DES FÊTES En ce début de décembre, Simple Malt met sur le marché cinq produits saisonniers, dont deux nouveautés. Les versions « réserves » de la Scotch Ale, de la Vin d’orge et de la Majestueuse sont de retour sur les tablettes. À celles-ci s’ajoutent la Mastoc Westley, une bière presque to[HSLTLU[ UVPYL VɈYHU[ KLZ HYTLZ KL [PYL brûlée et de sirop d’érable, de même que l’Opéra, une impérial Stout vieillie trois ans avec des levures sauvages à laquelle on a ajouté des framboises. Toutes deux paraissent sous l’étiquette Bièropholie. «Les bières de notre gamme Bièropholie sont plus osées que nos autres produits, précise M. Huard. Ce sont des bières à déguster lentement, parce que chaque gorgée est une expérience ! » La Mastoc Westley et l’Opéra ne seront pas les seules à paraître au cours des prochains mois. Dès janvier, la microbrasserie proposera, sous l’étiquette Bièropholie, une nouveauté par mois.
« Ce que je veux, c’est que quand un client achète mes produits, il puisse être certain que sa bière corresponde à ce qu’il cherche. »