Briser l’impasse
Sortir du champ de ruines. Prendre acte de la volonté populaire. Quels chemins pour l’avenir ?
Le Bloc québécois prendra-t-il acte de la volonté populaire ou s’engagera-t-il dans une fuite en avant sur un chemin qui ne mène nulle part ? Bâtir une stratégie tenant compte de la volonté populaire me semble être plus réaliste et plus efficace que de vouloir poursuivre le rêve d’une autre génération. Regrouper les forces nationalistes et se replier de façon temporaire ou permanente, selon le cas, me semble être la meilleure stratégie pour sortir de l’impasse où nous sommes et pour s’extraire du champ de ruines où les partis indépendantistes se sont enlisés. Il sera toujours temps de voir venir l’avenir, qui n’est jamais fermé. Prendre acte de la volonté populaire me semble être le premier devoir de tout patriote en 2019. Et ne pas disperser nos forces dans quatre partis politiques me semble aussi être la première nécessité politique de tout militant politique québécois, où qu’il se trouve sur le territoire québécois. Il ne faut pas commettre l’erreur de Lévesque et de Parizeau dans les années 1970, qui ont refusé de créer un parti souverainiste sur la scène fédérale et qui ont laissé ainsi le champ libre aux plus coriaces adversaires de l’indépendance. Est-ce qu’un parti québécois non indépendantiste peut exister sur la scène fédérale ou faut-il retourner au jeu traditionnel d’appuyer l’un ou l’autre parti fédéral ? Tel est le défi que nous devons relever, me semble-til, après l’élection de François Legault. La CAQ elle-même doit-elle créer son aile fédérale ou favoriser la venue d’un parti qui ne représenterait que les intérêts québécois à Ottawa ? La démence, disait Albert Einstein, est de faire jour après jour la même chose et penser avoir des résultats différents. Il n’est pas nécessaire de changer la Constitution dans un premier temps, mais il faut voter selon nos besoins, nos priorités et nos valeurs.
Je soumets pour étude et réflexions la proposition de rassembler les forces nationalistes en un seul parti politique sur la scène fédérale, libre de toute attache avec un parti canadian, qui prendra acte de la volonté populaire qui s’est manifestée à l’automne 2018 et qui ne commettra pas l’erreur fatale de perpétuer la division et la dispersion des forces politiques du Québec à l’intérieur d’un Canada nouveau. Cela n’exclut pas le dialogue et le respect mutuel dans une acception assumée de nos différences et de nos complémentarités.
Roger Léger
22 décembre 2018