Le Devoir

L’écrivain israélien Amos Oz s’est éteint

- À JÉRUSALEM

Amos Oz dénonçait ces dernières années la politique de Benjamin Nétanyahou et boycottait les événements officiels organisés par Israël à l’étranger

Amos Oz, l’écrivain israélien le plus connu à l’étranger pour son oeuvre et son action en faveur de la paix avec les Palestinie­ns, s’est éteint vendredi à l’âge de 79 ans, a affirmé sa fille.

Amos Oz, dont le roman autobiogra­phique Une histoire d’amour et de ténèbres avait connu un succès mondial, est décédé des suites d’un cancer, a annoncé Fania Oz-Salzberger, historienn­e de profession.

«Mon père chéri vient de mourir, après une détériorat­ion rapide [de son état de santé], dans son sommeil et tranquille­ment, entouré de ceux qui l’aiment », a-t-elle écrit sur Twitter, remerciant « ceux qui l’ont aimé ».

Le président israélien, Reuven Rivlin, a déploré dans un message sur Twitter la disparitio­n d’un « géant de la littératur­e ». « Une histoire d’amour et de lumière, et maintenant, une grande obscurité », a-t-il écrit en faisant un clin d’oeil au titre de l’ouvrage le plus connu de l’écrivain. « La tristesse s’abat sur nous avec le début du shabbat », a-t-il ajouté, le décès de l’écrivain ayant été annoncé juste avant le début du repos hebdomadai­re juif.

La mort d’Amos Oz est « une perte pour nous tous et pour le monde », a affirmé également le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon.

Amos Oz a vu le jour à Jérusalem le 4 mai 1939 dans une famille d’origine russe et polonaise.

Salué à ses débuts comme le « Camus israélien », l’écrivain, un fervent militant de la paix avec les Palestinie­ns, avait dénoncé ces dernières années la politique du premier ministre Benjamin Nétanyahou et boycotté les événements officiels organisés par Israël à l’étranger pour protester contre l’«extrémisme croissant » du gouverneme­nt.

Il a parallèlem­ent réagi fermement face à ceux qui prônent la destructio­n d’Israël.

Lauréat du prestigieu­x prix Goethe 2005 en Allemagne, Amos Oz avait aussi reçu le prix d’Israël de littératur­e en 1998, le prix Méditerran­ée (étranger) en 2010 et le prix Franz Kafka en 2013.

En 1992, il avait également reçu le «Prix de la paix des libraires allemands», un prix considéré en Allemagne comme encore plus prestigieu­x que le prix Goethe. « Dans ses oeuvres politiquem­ent engagées, Amos Oz donne une image vivante de la société israélienn­e et de son peuple aux différente­s facettes ; il décrit la diversité des voix dans l’État d’Israël », avait estimé le jury à l’époque.

La France lui avait attribué le titre d’officier des arts et des lettres.

Il était par ailleurs régulièrem­ent pressenti pour le prix Nobel de littératur­e, qu’il n’a cependant jamais obtenu.

Amos Oz était marié et père de trois enfants.

 ?? ATTILA KISBENEDEK AGENCE FRANCE-PRESSE ?? L’écrivain israélien écoutant la question d’un journalist­e à l’occasion d’une conférence de presse lors de la Foire internatio­nale du livre de Budapest, en avril 2010
ATTILA KISBENEDEK AGENCE FRANCE-PRESSE L’écrivain israélien écoutant la question d’un journalist­e à l’occasion d’une conférence de presse lors de la Foire internatio­nale du livre de Budapest, en avril 2010

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