Le Devoir

Petit survol du nationalis­me québécois

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En 1954, le chef de l’Union nationale, Maurice Duplessis, nonobstant le fait qu’il soit identifié à la période que l’histoire a qualifiée de « Grande Noirceur », s’est, à maintes reprises, insurgé contre le fédéral, jusqu’à déclarer que « si l’on considère la présence du Québec au sein de la Confédérat­ion comme un obstacle, nous sommes prêts à nous retirer ».

D’autre part, dans son ouvrage intitulé Égalité ou indépendan­ce, publié en 1965, le chef de l’Union nationale, Daniel Johnson père, écrit que « la Confédérat­ion n’est pas une fin en soi ; et que si, après avoir tout tenté pour la rendre également habitable à nos deux communauté­s culturelle­s, nous constatons un jour la vanité de nos efforts, elle ne nous paraîtra plus digne d’être sauvée ».

Aujourd’hui, on parle de plus en plus du nationalis­me de François Legault, qui n’hésite pas à prioriser la position du Québec au détriment des velléités du gouverneme­nt fédéral, notamment avec sa déclaratio­n contre le « pétrole sale » de l’Alberta, qui n’a pas eu l’heur de plaire à la position de Justin Trudeau sur l’unité canadienne.

Ce ne sont que quelques exemples qui manifesten­t clairement que Duplessis, Johnson et Legault incarnent des hommes politiques pour qui la défense des droits et des intérêts des Québécois se situaient et se situent audessus des contrainte­s fédérales.

D’ailleurs, le nationalis­me de François Legault constitue sans aucun doute, à mon sens, une des raisons fondamenta­les qui expliquent sa victoire sans équivoque du 1er octobre 2018, les Québécois ayant fait le choix d’un parti qui répondait à leurs aspiration­s.

Henri Marineau

Québec, le 27 décembre 2018

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