Alimentation
Et si on adoptait le changement plutôt que d’en rêver ?
Chaque début d’année, nous avons l’habitude de nous fixer des objectifs, tant en matière d’alimentation que d’activité physique. Dès janvier, nous visons d’al- ler au gym trois fois par semaine et d’arrêter de manger du dessert la semaine! Dès février, ces résolutions sont bien souvent reléguées aux oubliettes. Et si on adoptait de réels changements pour faire de nous de meilleurs consommateurs?
Manger mieux
Améliorer nos habitudes alimentaires ne veut pas forcément dire de nous mettre au régime. De toute façon, cela ne donne pas souvent les résultats escomptés et ceux-ci sont rarement durables. Bien que certains le fassent pour être en meilleure santé, il est toutefois trop simpliste de nous intéresser uniquement à ce qui se trouve dans notre assiette. L’alimentation dite saine va bien au-delà du fait de se nourrir d’aliments faibles en ceci et suffisamment riches en cela.
Dans son ouvrage Manifeste pour réhabiliter les vrais aliments, paru en 2008, Michael Pollan recommandait de manger de vrais aliments, pas trop, surtout de source végétale. Et ce sera encore tout à fait pertinent en 2019 et dans les années à venir.
En gros, il vaut mieux délaisser les aliments ultra-transformés (repas surgelés, biscuits, gâteaux, friandises, boissons sucrées…) et de miser sur des aliments de base avec lesquels nous cuisinerons nous-mêmes nos repas. Puis, opter pour des sources de protéines végétales plus souvent est une bonne idée, pourvu que ces choix ne soient pas de fausses viandes ultratransformées.
En plus de tout le plaisir de partager un repas avec les gens qu’on aime, il est tout indiqué de mettre la
convivialité à table au coeur de nos habitudes alimentaires. Cela contribue entre autres à favoriser une saine relation avec l’acte de manger, plutôt que de continuer d’entretenir un sentiment de culpabilité qui rôde dans la cuisine depuis trop longtemps.
De petits gestes pour manger mieux:
Cuisinez un repas de plus par semaine, même si c’est pour soi seulement.
Mangez plus souvent entre amis et en famille.
Délaissez l’écran (ordinateur, télé, tablette, téléphone) au moment des repas.
Consommer moins
Heureusement, il existe une certaine tendance à la décroissance. Les consommateurs sont de plus en plus avertis à propos de la surconsommation, notamment en ce qui a trait au gaspillage alimentaire. Si nous prévoyons un peu mieux nos achats alimentaires, nous éviterons non seulement de jeter des aliments périmés non consommés, mais cela nous permettra également de ne pas dépenser pour rien.
Cela peut aussi s’appliquer aux aliments superflus, souvent ultra-transformés, que nous n’avons pas besoin de mettre dans le panier d’épicerie chaque semaine. Pensons aux croustilles, aux biscuits, aux friandises et aux boissons sucrées. En ce sens, avec le même budget d’épicerie, il est ainsi possible de consommer moins, mais mieux. Nous pourrons ainsi utiliser les économies obtenues en laissant ces aliments superflus sur les tablettes, afin de privilégier des aliments d’ici et de meilleure qualité. À noter que le même concept s’applique à toutes les sphères de la consommation.
De petits gestes pour consommer moins, mais mieux:
Laissez un produit superflu par semaine sur les tablettes.
Repérez les boutiques et épiceries qui favorisent la réduction de déchets et d’emballages de plastique à usage unique et visitez-les plus souvent.
Acheter local
Bien sûr, il y a plusieurs bonnes raisons d’acheter local. Évidemment, cela réduit la distance parcourue du champ à l’assiette. De plus, cela contribue à l’économie de la province et du pays. C’est aussi plus facile de retracer la provenance des aliments que nous mangeons et de savoir comment ceux-ci ont été produits. Il existe désormais de plus en plus d’activités agrotouristiques qui favorisent les échanges avec les gens qui nous nourrissent chaque jour.
Par exemple, ceux et celles qui sont abonnés aux paniers bio du Réseau des fermiers de famille d'Équiterre sont souvent invités à aller visiter la ferme qui cultive tous les bons fruits et légumes qui garnissent leur panier chaque semaine. Puis, un peu partout au Québec, il y a des circuits gourmands très bien tracés qui nous permettent de visiter les producteurs mettant en valeur toute la richesse de notre terroir.
Profitons-en pour les mettre à notre itinéraire lors de nos prochaines vacances au Québec. Dans cet ordre d’idée, la nutritionniste Julie Aubé conçoit des occasions de manger à la table des agriculteurs de chez nous par l’entremise de ses événements, Prenez le champ! qui ont lieu à l’année.
De petits gestes pour être un peu plus locavore :
S’informer des paniers de fruits et légumes offerts dans votre coin sur le site d’Équiterre.
Aller au marché public le plus près de chez vous plus souvent .
Au marché ou à l’épicerie, préférez les aliments du Québec peu transformés.
En bref, cette année, nous avons tous intérêt à être plus conscients. Et cela tombe bien puisque bon nombre de solutions de rechange voient le jour d’un bout à l’autre du Québec. Au lieu de ne penser qu’à changer nos habitudes pour nous faire du bien, il est à tout le moins essentiel de tenir compte des divers aspects de notre mode de vie qui ont un impact sur l’environnement et sur la qualité de vie des agriculteurs. Ainsi, en adoptant des changements réfléchis et durables, il y a fort à parier que c’est toute la société qui en bénéficiera.