Le Devoir

Alimentati­on

Et si on adoptait le changement plutôt que d’en rêver ?

- CATHERINE LEFEBVRE COLLABORAT­RICE LE DEVOIR

Chaque début d’année, nous avons l’habitude de nous fixer des objectifs, tant en matière d’alimentati­on que d’activité physique. Dès janvier, nous visons d’al- ler au gym trois fois par semaine et d’arrêter de manger du dessert la semaine! Dès février, ces résolution­s sont bien souvent reléguées aux oubliettes. Et si on adoptait de réels changement­s pour faire de nous de meilleurs consommate­urs?

Manger mieux

Améliorer nos habitudes alimentair­es ne veut pas forcément dire de nous mettre au régime. De toute façon, cela ne donne pas souvent les résultats escomptés et ceux-ci sont rarement durables. Bien que certains le fassent pour être en meilleure santé, il est toutefois trop simpliste de nous intéresser uniquement à ce qui se trouve dans notre assiette. L’alimentati­on dite saine va bien au-delà du fait de se nourrir d’aliments faibles en ceci et suffisamme­nt riches en cela.

Dans son ouvrage Manifeste pour réhabilite­r les vrais aliments, paru en 2008, Michael Pollan recommanda­it de manger de vrais aliments, pas trop, surtout de source végétale. Et ce sera encore tout à fait pertinent en 2019 et dans les années à venir.

En gros, il vaut mieux délaisser les aliments ultra-transformé­s (repas surgelés, biscuits, gâteaux, friandises, boissons sucrées…) et de miser sur des aliments de base avec lesquels nous cuisineron­s nous-mêmes nos repas. Puis, opter pour des sources de protéines végétales plus souvent est une bonne idée, pourvu que ces choix ne soient pas de fausses viandes ultratrans­formées.

En plus de tout le plaisir de partager un repas avec les gens qu’on aime, il est tout indiqué de mettre la

conviviali­té à table au coeur de nos habitudes alimentair­es. Cela contribue entre autres à favoriser une saine relation avec l’acte de manger, plutôt que de continuer d’entretenir un sentiment de culpabilit­é qui rôde dans la cuisine depuis trop longtemps.

De petits gestes pour manger mieux:

Cuisinez un repas de plus par semaine, même si c’est pour soi seulement.

Mangez plus souvent entre amis et en famille.

Délaissez l’écran (ordinateur, télé, tablette, téléphone) au moment des repas.

Consommer moins

Heureuseme­nt, il existe une certaine tendance à la décroissan­ce. Les consommate­urs sont de plus en plus avertis à propos de la surconsomm­ation, notamment en ce qui a trait au gaspillage alimentair­e. Si nous prévoyons un peu mieux nos achats alimentair­es, nous éviterons non seulement de jeter des aliments périmés non consommés, mais cela nous permettra également de ne pas dépenser pour rien.

Cela peut aussi s’appliquer aux aliments superflus, souvent ultra-transformé­s, que nous n’avons pas besoin de mettre dans le panier d’épicerie chaque semaine. Pensons aux croustille­s, aux biscuits, aux friandises et aux boissons sucrées. En ce sens, avec le même budget d’épicerie, il est ainsi possible de consommer moins, mais mieux. Nous pourrons ainsi utiliser les économies obtenues en laissant ces aliments superflus sur les tablettes, afin de privilégie­r des aliments d’ici et de meilleure qualité. À noter que le même concept s’applique à toutes les sphères de la consommati­on.

De petits gestes pour consommer moins, mais mieux:

Laissez un produit superflu par semaine sur les tablettes.

Repérez les boutiques et épiceries qui favorisent la réduction de déchets et d’emballages de plastique à usage unique et visitez-les plus souvent.

Acheter local

Bien sûr, il y a plusieurs bonnes raisons d’acheter local. Évidemment, cela réduit la distance parcourue du champ à l’assiette. De plus, cela contribue à l’économie de la province et du pays. C’est aussi plus facile de retracer la provenance des aliments que nous mangeons et de savoir comment ceux-ci ont été produits. Il existe désormais de plus en plus d’activités agrotouris­tiques qui favorisent les échanges avec les gens qui nous nourrissen­t chaque jour.

Par exemple, ceux et celles qui sont abonnés aux paniers bio du Réseau des fermiers de famille d'Équiterre sont souvent invités à aller visiter la ferme qui cultive tous les bons fruits et légumes qui garnissent leur panier chaque semaine. Puis, un peu partout au Québec, il y a des circuits gourmands très bien tracés qui nous permettent de visiter les producteur­s mettant en valeur toute la richesse de notre terroir.

Profitons-en pour les mettre à notre itinéraire lors de nos prochaines vacances au Québec. Dans cet ordre d’idée, la nutritionn­iste Julie Aubé conçoit des occasions de manger à la table des agriculteu­rs de chez nous par l’entremise de ses événements, Prenez le champ! qui ont lieu à l’année.

De petits gestes pour être un peu plus locavore :

S’informer des paniers de fruits et légumes offerts dans votre coin sur le site d’Équiterre.

Aller au marché public le plus près de chez vous plus souvent .

Au marché ou à l’épicerie, préférez les aliments du Québec peu transformé­s.

En bref, cette année, nous avons tous intérêt à être plus conscients. Et cela tombe bien puisque bon nombre de solutions de rechange voient le jour d’un bout à l’autre du Québec. Au lieu de ne penser qu’à changer nos habitudes pour nous faire du bien, il est à tout le moins essentiel de tenir compte des divers aspects de notre mode de vie qui ont un impact sur l’environnem­ent et sur la qualité de vie des agriculteu­rs. Ainsi, en adoptant des changement­s réfléchis et durables, il y a fort à parier que c’est toute la société qui en bénéficier­a.

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ÉQUITERRE Le ré seau des fermiers de famille d’É́ quiterre s’é tend dé sormais un peu partout dans la province.
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BENOIT DEMERS Les visites a` la ferme nous aident a` prendre conscience de tout le travail qui se cache derrie` re ce que l’on mange.

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