La presse chinoise fait écho à l’optimisme de Washington
Rien n’a filtré sur le contenu des négociations prolongées entre la Chine et les États-Unis
Des négociations prolongées et des marchés mondiaux euphoriques : les discussions de Pékin pour tenter de régler le différend commercial sino-américain se sont poursuivies mercredi, pour une ultime demi-journée qui n’était pas au programme initial.
«Est-ce que la prolongation indique que les négociations étaient difficiles ? Les négociations demandent bel et bien un effort des deux côtés. Je peux simplement dire que leur prolongation montre que les deux parties les prennent très au sérieux », a commenté un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, mercredi après-midi, confirmant qu’elles étaient terminées. La presse chinoise y avait quant à elle vu une raison d’espérer : « Les discussions plus longues que prévu laissent entendre que les responsables des deux côtés sont engagés [dans la conclusion d’]un accord […], sur une note optimiste bien nécessaire », estimait mercredi le quotidien proche du pouvoir Global Times, citant « des analystes ».
Un optimisme dont le président Donald Trump a donné le premier signal, en écrivant sur Twitter mardi que « les discussions se pass[aient] très bien». La veille, son secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, misait sur « un accord raisonnable » en ce qui concerne au moins une partie des sujets de contentieux.
Sur leur contenu, rien ne filtre depuis que les négociateurs américains, sous la houlette du représentant adjoint pour le Commerce, Jeffrey Gerrish, ont retrouvé lundi leurs homologues chinois. À la mi-journée mercredi, le sous- secrétaire au Commerce chargé des questions agricoles, Ted McKinney, disait simplement que les discussions s’étaient « bien passées ». Un communiqué officiel des Américains n’a fait que récapituler les points de négociation retenus par MM. Trump et Xi Jinping le 1er décembre au cours de leur sommet de Buenos Aires, qui avait permis d’établir une trêve de 90 jours dans la guerre commerciale afin de tenter de trouver un terrain d’entente.
« La délégation va maintenant faire un compte rendu pour décider des prochaines étapes », souligne le communiqué de l’USTR.
L’agence d’informations financières Bloomberg affirmait mercredi, citant des sources anonymes à la MaisonBlanche, que le président américain avait été ébranlé par la chute des marchés financiers liée en partie aux tensions commerciales qu’il a créées. Il souhaite rapidement conclure un accord avec la Chine pour faire remonter les indices à Wall Street, selon la même source. La prolongation des entretiens sino-américains et les déclarations positives américaines ont en tout cas déjà contribué à redonner des couleurs aux marchés financiers, à la hausse en Europe, aux États-Unis et en Asie.
Conséquences
Car le conflit commercial entre les deux premières puissances économiques de la planète est lourd de conséquences audelà de leurs frontières. La Banque mondiale a mis en garde mardi contre ces tensions, estimant qu’elles « affectent déjà l’activité dans le monde ».
«Le règlement de leurs différends sera très important pour la manière dont l’économie mondiale se façonnera cette année», a commenté auprès de l’AFP Ayhan Kose, un économiste à la Banque mondiale. « Les répercussions de ces frictions donnent déjà la frousse aux investisseurs », notait pour sa part mercredi dans un éditorial le quotidien chinois China Daily. « Et le compte à rebours a commencé », ajoutait-il.
Début mars sonnera la fin de la trêve américano-chinoise. Donald Trump et Xi Jinping avaient décidé le mois dernier à Buenos Aires de laisser du temps à la négociation et de tenter de sortir de la spirale des représailles commerciales qui se sont traduites, en 2018, par d’exorbitantes hausses de droits de douanes. « La brève histoire de cette dispute montre que les frictions ne bénéficient à aucune des parties », note le China Daily.
À un moment où la croissance de la Chine est en phase de ralentissement, ses échanges commerciaux avec le reste du monde, un pilier de son économie, ont marqué le pas en novembre : ses exportations ont progressé de 5,4 % sur un an et ses importations, de 3 %, contre respectivement 15,6 % et 21,4 % en octobre. Une récente enquête de la banque suisse UBS auprès de 200 entreprises exportatrices présentes en Chine a mis en relief leurs inquiétudes : 37 % ont dit avoir déjà transféré une partie de leur production hors de la Chine au cours de l’année écoulée et 33 % disaient avoir l’intention de le faire dans les 6 à 12 prochains mois.
Pour autant, la presse chinoise souligne régulièrement que la Chine n’est pas prête à des concessions déraisonnables, même si Pékin a fait plusieurs gestes de bonne volonté depuis le 1er décembre. Outre un déséquilibre commercial chronique à leur détriment, les États-Unis reprochent à la Chine les difficultés d’accès à ses marchés ou des pratiques commerciales « déloyales ». une surqualification traduisant une inadéquation aux besoins exprimés.
Avec, pour trame, un choc démographique et un solde migratoire défavorable particulièrement ressentis au Québec, le défi à relever se veut multidimensionnel. Il s’étend d’abord à la formation, une variable d’autant plus sensible qu’aux prises avec un problème criant d’analphabétisation, le Québec fait face à un déficit de littératie qui génère un enjeu d’employabilité. L’effet de ce déficit s’en trouve exacerbé dans un secteur manufacturier fragile aux contrecoups de la délocalisation, de l’automatisation et de l’intelligence artificielle.
S’ajoute une carence quasi chronique en gains de productivité dans l’économie québécoise. En y répondant par l’automatisation, robotisation et intelligence artificielle provoqueront leur lot de chômeurs technologiques et exacerberont le problème criant d’employabilité, a déjà conclu une étude de l’Institut du Québec. Reste la relève entrepreneuriale, dont l’avenir se veut également plutôt sombre dans un contexte de baisse du taux entrepreneurial depuis vingt ans et d’une montée en puissance de l’entrepreneuriat à temps partiel ou hybride. L’on attribue généralement aux PME plus de 85 % des emplois créés dans le secteur privé.
Du boulot en perspective !