Le Devoir

Le géant japonais Denso ouvre un laboratoir­e de recherche à Montréal

- STÉPHANIE MARIN

Denso, un important fournisseu­r de pièces automobile­s japonais, va installer un laboratoir­e de recherche en intelligen­ce artificiel­le à Montréal, motivé par de grands changement­s dans l’industrie, comme l’arrivée de la voiture autonome.

L’annonce a été faite jeudi à Montréal par le premier ministre du Québec, François Legault, le ministre fédéral de l’Infrastruc­ture, FrançoisPh­ilippe Champagne, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Particuliè­rement fier de la nouvelle, M. Legault a souligné que Montréal a la plus grande concentrat­ion de chercheurs en intelligen­ce artificiel­le au monde. C’est pourquoi elle l’a emporté sur d’autres villes canadienne­s et américaine­s qui étaient en lice, dit-il.

Selon les chiffres ayant circulé mercredi, le laboratoir­e se spécialise­ra en recherche fondamenta­le et devrait employer cinq personnes la première année. L’important dans ce cas n’est pas le montant de l’investisse­ment ni le nombre d’emplois créés, a soutenu M. Legault, mais plutôt le fait que l’entreprise s’installe ici, pour se joindre à la grappe de chercheurs. On anticipe favorablem­ent les retombées d’un pareil centre de recherche et développem­ent.

L’objectif sera d’ouvrir des usines avec des emplois payants et la commercial­isation de nouveaux produits. Une fois créés, ces nouveaux produits ou procédés pourront peut-être être fabriqués ici, espère le premier ministre. Le défi au Québec est de réduire l’écart de richesse avec le reste du Canada, a poursuivi M. Legault, et il juge que cela pourra être fait avec de bons emplois bien rémunérés comme ceux que Denso attirera ici.

Dans un communiqué, l’entreprise indique que l’industrie est à un moment charnière alors qu’elle se verra bientôt transformé­e par la conduite autonome, l’infonuagiq­ue et l’intelligen­ce artificiel­le. Pour cela, elle dit se lancer dans les solutions logicielle­s et le développem­ent de technologi­es avancées.

Denso compte 170 000 employés répartis dans 135 pays et affiche un chiffre d’affaires de 48 milliards.

Montréal se classe aujourd’hui au deuxième rang mondial à titre de

Le laboratoir­e sera spécialisé en recherche fondamenta­le et devrait employer cinq personnes la première année

plaque tournante de la recherche en intelligen­ce artificiel­le, selon Montréal Internatio­nal. Pour sa part, Investisse­ment Québec rappelle sur son site que l’Université McGill et l’Université de Montréal cumulent plus de 250 chercheurs et doctorants dans des domaines liés à l’intelligen­ce artificiel­le, « soit la plus grande communauté universita­ire en IA au monde. Montréal est également reconnue pour ses chercheurs émérites en reconnaiss­ance automatiqu­e de la parole, en vision par ordinateur, en traitement du langage naturel et en apprentiss­age par renforceme­nt. » Parmi les grands joueurs venus s’installer à Montréal, on retrouve DeepMind, Facebook, Google, Microsoft, Samsung et Thales.

Quant au financemen­t disponible, le gouverneme­nt du Québec dispose d’une enveloppe de 100 millions sur cinq ans vouée à la création d’une grappe québécoise en IA et de 40 millions dans le cadre de la Stratégie pancanadie­nne en matière d’intelligen­ce artificiel­le. Investisse­ment Québec cite également le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada de quelque 900 millions, qui s’inscrit en appui à la recherche dans le domaine.

Avec Le Devoir

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