Ghosn de nouveau inculpé
PARIS — La tension est montée d’un cran vendredi entre Renault et Nissan, le groupe français évoquant « une campagne de déstabilisation » après des révélations visant une de ses dirigeantes, alors que Carlos Ghosn, bâtisseur de l’alliance automobile franco-japonaise, a fait l’objet de nouvelles inculpations qui prolongent sa détention au Japon. Mouna Sepehri, proche de Carlos Ghosn et directrice déléguée à la présidence de Renault, a reçu près de
500 000 euros répartis sur plusieurs années en tant que membre du directoire de l’alliance Renault-Nissan. Cette proche de Carlos Ghosn « est la seule des neuf administrateurs à avoir reçu une rémunération payée directement par la société RenaultNissan BV », la société de portefeuille néerlandaise chapeautant le partenariat entre les constructeurs automobiles français et japonais, a commenté une source proche du dossier. Chez le constructeur français, on souligne qu’« il y a d’autres cadres de Renault et de Nissan qui, dans le cadre de missions spécifiques pour l’Alliance, touchent des indemnités de [sa] part ». Le groupe au losange a dénoncé dans un communiqué une « mise en cause […] qui s’insère dans une campagne de déstabilisation délibérément orchestrée ». Parallèlement, l’étau judiciaire japonais s’est resserré autour de celui qui reste officiellement p.-d.g. de Renault. Le parquet de Tokyo a décidé vendredi de le poursuivre pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. Malgré ces revers judiciaires, Renault a choisi de maintenir à sa tête le Franco-Libano-Brésilien, contrairement à ses partenaires japonais Nissan et Mitsubishi Motors.