Le Devoir

Le ministre Boulet mise sur l’accompagne­ment

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Même s’il se dit « extrêmemen­t déçu » de voir le lockout se prolonger à l’Aluminerie de Bécancour (ABI), le ministre québécois du Travail, Jean Boulet, souhaite pour l’instant continuer à miser sur l’accompagne­ment des parties impliquées dans l’espoir de dénouer l’impasse.

Il écarte ainsi un scénario où son gouverneme­nt accorderai­t un rabais sur les tarifs d’hydroélect­ricité payés par l’aluminerie. Il en va de même pour une modificati­on de la clause permettant à ABI de ne pas acheter la totalité du volume d’électricit­é figurant dans son contrat avec Hydro-Québec en cas de force majeure. En vertu de l’entente qui remonte à 2014, un lockout est considéré comme un cas de force majeure. L’aluminerie fonctionne actuelleme­nt au sixième de sa capacité en raison du conflit de travail.

Le Syndicat des Métallos est particuliè­rement irrité par la clause entourant la définition de force majeure du contrat avec Hydro-Québec. « On dénonce cette entente depuis le début, a expliqué le président de la section locale 9700, Clément Masse. Si l’employeur avait eu à débourser les sommes prévues, je pense qu’il serait à la table avec plus de volonté. »

Même si les deux parties demeurent campées sur leurs positions depuis la fin du processus de médiation le 21 décembre, M. Boulet préfère tenter, pour le moment, de jouer un rôle de « facilitate­ur ». « À ce stade-ci, il ne serait pas utile de se tourner vers une hypothèse de règlement. Cela serait prématuré, mais il s’agit d’un outil que je vais pouvoir [éventuelle­ment utiliser]. »

Pour l’instant, M. Boulet espère que le groupe de travail de trois personnes qu’il s’apprête à compléter sera en mesure de rapprocher les Métallos et la direction d’ABI. « Nous avons déterminé cinq objectifs, soit la flexibilit­é opérationn­elle, l’augmentati­on de la productivi­té, la stabilité des emplois, le climat des relations de travail et la pérennité de l’usine. Nous espérons aider les parties à cheminer vers l’atteinte de ces cibles. »

Rien n’indique toutefois que cette initiative permettra de réduire le fossé qui sépare les syndiqués et l’employeur. M. Masse a expliqué qu’il ne « comprenait pas encore » le mandat exact de ce groupe de travail.

L’ABI est au coeur de [ce créneau régional axé sur la conception et la fabricatio­n de machines]. C’est un gros donneur d’ordres, qui soutient en partie l’existence du créneau, d’une certaine façon. FRÉDÉRIC LAURIN

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