Le Devoir

Bravo, Madame Sainte-Marie !

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Lecture difficile que celle de votre texte publié dans Le Devoir du 10 janvier ; lecture rendue difficile parce que, dès les premières lignes et tout au long de ma lecture, j’ai eu les yeux pleins d’eau. Comme bien d’autres, j’ai suivi avec grand intérêt le débat sur « l’appropriat­ion culturelle » et ai beaucoup souffert des procès d’intention intentés à des artistes tels Robert Lepage, Betty Bonifassi et Ariane Mnouchkine. Votre texte, Madame SainteMari­e, est ce que j’ai lu de plus percutant et touchant sur le sujet.

Merci, merci, Madame SainteMari­e pour le choix des mots, pour la poésie de votre texte, pour l’appel à la raison venant de l’artiste interprète « qui vit en constant besoin et en délit d’appropriat­ion. »

Vous faites référence à Leonard Cohen chantant « Un Canadien er- rant sans autre autorisati­on que la joie qu’il en retire ». J’écris ces lignes en écoutant, toujours avec émotion, votre disque Nitshissen­iten e tshissenit­amin et je dis bravo et merci d’avoir partagé avec nous votre « amour des mots, de leur sonorité et de leur magie » en faisant rayonner le mohawk, l’inouktitou­k et l’innu pour notre plus grande joie !

Et je dis merci à Betty Bonifassi d’avoir fait découvrir à un large auditoire la souffrance des esclaves en utilisant sa voix si riche en écho à leurs chants. Et je dis bravo aux artistes de théâtre qui ont fait connaître dans des dizaines de langues l’humanité des Belles-soeurs de Michel Tremblay au public de leur coin de notre petite planète.

Appropriat­ion culturelle des artistes ? Mais bien sûr, et de tout temps ! Après tout, comme le chante si bien Gilles Vigneault, « tous les humains sont de ma race », et c’est tant mieux ! Yves Rochon Gatineau, le 10 janvier 2019

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