La belle bulle d’Ingrid
Sur la photo de pochette, dévoilée en décembre en même temps que le premier extrait (L’enneigée) nous par venait, Ingrid St-Pierre semble flotter. On la dirait hors d’atteinte, alors que c’est le contraire : tout la touche, de près. Si l’album précédent était celui du chemin difficile vers l’accouchement, ce quatrième disque intitulé Petite plage est celui de la félicité familiale, en circuit presque fermé. Une bulle, une belle bulle. La réalisation délicate d’un Philippe Brault semble idéale pour nous permettre d’entrer sans faire de bruit dans cette intimité, où il y a aussi de la place pour la mélancolie et la tristesse, sans lesquelles Ingrid ne serait pas Ingrid: elle n’oublie rien, et surtout pas celle qui a tout oublié. Le rendezvous doux-amer de l’hiver.