Élargir ses horizons par le son
De l’Afrique à l’Asie, un tour du monde avec ceux qui le feront chanter et danser
Commençons ce tour d’horizon des événements de la rentrée 2019 en musiques métissées par une chouette histoire, celle de Mohamed Lamouri.
Algérien d’origine établi à Paris depuis une quinzaine d’années, Mohamed Lamouri gagnait sa vie en chantant le raï dans le métro, s’accompagnant simplement d’un petit synthétiseur Casio.
Tous les usagers de la RATP le reconnaissent, on l’a surnommé «le chanteur de la ligne 2». Avec sa voix éraillée et son style unique, il pousse les chansons traditionnelles son pays natal entre deux reprises de grands succès populaires — des Eagles à Michael Jackson — interprétés en arabe.
La démarche du musicien, qui s’avère également auteur et compositeur, a capté l’attention du patron du formidable label indépendant La Souterraine qui s’apprête enfin à lancer son tout premier album — dont nous vous reparlerons évidemment.
Ainsi donc, l’année 2018 fut celle des musiques de club africaines. Or, c’est en 2019 que nous en aurons la confirmation sur scène. Amateurs d’afrobeat, prenez des notes: ça débute avec le chanteur R&B français d’origine congolaise Dadju, Révélation de l’année aux derniers NRJ Music Awards, en concert le 19 janvier à l’Impérial de Québec, puis le lendemain à l’Olympia de Montréal.
Un mois plus tard (20 février), c’est MHD, roi de l’afro-trap, qui se ramène en ville, toujours à l’Olympia, où se produiront ensuite la superstar nigériane du rap et de l’afrobeat Wizkid (31 mars) et le sympathique rappeur et chanteur français d’origine congolaise Naza (18 avril). Ça va chauffer.
Restons dans le registre des musiques du continent africain: l’auteure, compositrice et interprète montréalaise d’origine malienne Djely Tapa lancera le 18 janvier prochain au Ministère son premier album solo BAROKAN, réalisé par Afrotronix.
Le 16 février, le chanteur et guitariste guinéen Sékouba Bambino, ancien chanteur étoile de l’orchestre national Bembeya Jazz, foulera les planches du National où, le 3 mars, se produiront aussi le duo Habib Koité et Bassekou Kouyaté. L’as guitariste et ambassadeur du blues du désert Bombino sera quant à lui à L’Astral le 10 mars prochain.
Enfin, la superbe voix de l’Ivoirienne Fatoumata Diawara nous enchantera le 2 avril prochain, au National — son récent album Fenfo, coréalisé par Mathieu Chédid, a marqué l’année 2018.
Les amateurs de musique populaire du continent sud-asiatique seront choyés par deux rarissimes visites à Montréal. La jeune étoile montante de la musique de films indiens, le chanteur Sid Sriram, sera au Ministère le 23 mars; dix jours plus tard (2 avril), l’auteur-compositeur-interprète du Rajasthan Prateek Kuhad, déjà une mégastar de la pop dans son pays à 28 ans seulement, sera aussi au Ministère.
Pour une expérience plus classique, Pandit Debashish Bhattacharya, virtuose de la slide guitar, se produira le 28 avril à l’Auditorium de la Grande Biblothèque, accompagné de Vineet Vyas aux tablas.
En vrac: Soledad Barrio et Noche Flamenca au Gésù les 1, 2 et 3 février, la série Mardis métissés qui se poursuit dès le 15 janvier (avec le duo folk Shnock et Shanti) au théâtre Outremont, sans oublier les rendez-vous récurrents des amateurs de rythmes de danse épicés, les soirées MTL Pachangon (cumbia, électro) et Drop the Riddim (reggae, dancehall) au Groove Nation, Qualité de Luxe (afrobeat, soca, dancehall) au Ausgang Plaza, on en oublie.