Voyager et dîner avec Darwin
Charles Darwin est célèbre pour sa théorie de l’évolution. À la lecture de ses écrits, on découvre aussi son extraordinaire sens de l’observation. Le voyage du Beagle, son carnet de voyage et journal de bord réédité dans un très bel ouvrage illustré, livre un aperçu de ses prodigieuses facultés.
Écrit au cours des cinq ans qui ont mené Charles Darwin aux quatre coins du monde, à bord du H.M.S. Beagle, de 1831 à 1836, ce livre a précédé de 20 ans sa théorie de l’évolution, publiée sous le titre L’origine des espèces. Mais il en est aussi le fondement.
Darwin avait été invité à bord du Beagle par le capitaine Fitzroy, qui souhaitait compter un naturaliste dans son équipe. Ils ont voyagé des îles du CapVert à Buenos Aires, de la Patagonie à l’île Maurice, en passant par les îles Galápagos. L’équipage passera trois ans et trois mois à explorer la terre ferme, et 18 mois en mer. Faune, flore, paysages aquatiques et terrestres, rien n’échappe à l’oeil de lynx du scientifique, jusqu’à noter le bruit que font les papillons autour de Rio de Janeiro.
« À plusieurs reprises, écrit-il, un couple de ces papillons [Papilio feronia], probablement un mâle et une femelle, passa à un mètre ou deux de moi se poursuivant l’un l’autre. Or chaque fois, j’entendais distinctement un bruit ressemblant à celui que produirait une roue dentée passant sur un cliquet. Le bruit se renouvelait à de courts intervalles, et pouvait s’entendre à une distance de 20 mètres. Je puis affirmer que cette observation est exempte de toute erreur.»
Professeur d’écologie évolutive, Jonathan Silvertown convoque la mémoire de Darwin aux cuisines, avec le livre Dîner avec Darwin. On y suit l’histoire de l’alimentation depuis l’australopithèque Lucy, végétarienne, aux omnivores que nous sommes devenus.