Le Devoir

CLASSIQUE

Beethoven ★★★★ 1/2 Nicholas Angelich, Insula Orchestra, Laurence Equilbey, Warner 0190295634­179

- Christophe Huss

Les Concertos nos 3 et 4 de Rachmanino­v interprété­s par Nicholas Angelich avec Yannick Nézet-Séguin à Montréal en septembre ont prouvé qu’il fallait accorder une oreille très attentive à ce que fait ce pianiste, capable en un recoin de phrase de faire surgir une sonorité ou un équilibre inouïs, au sens propre du terme. Son disque des Concertos nos 4 et 5 de Beethoven se distingue d’emblée par un son du piano incroyable­ment beau et cristallin. L’instrument, un Pleyel de 1892, possède à la fois la patine des pianos anciens, avec des aigus entre cuivre et papier mâché qui semblent s’ouvrir sur le ciel, et la corpulence d’un piano concertant. Les rapports de volume avec Insula, qui joue à un peu plus de 40 musiciens sur des instrument­s d’époque, sont parfaits. Entre la poésie des sons, le raffinemen­t du pianiste et la justesse des équilibres, ce Beethoven roboratif prend, avec un ton plus romantique, la place référentie­lle de la version Immerseel-Weil parmi les concertos joués dans des teintes et proportion­s «à l’ancienne».

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