Le Devoir

Macron lance 35 questions aux Français

Le président fixe le cadre d’un grand débat de société, qui n’est « ni une élection ni un référendum »

- AGENCE FRANCE-PRESSE À PARIS

Le grand débat qui sera lancé mardi n’est « ni une élection ni un référendum », a affirmé Emmanuel Macron dans sa « lettre aux Français », en appelant « le plus grand nombre » à y participer.

Dans sa longue lettre, dont la publicatio­n a été avancée après avoir été rendue publique par des médias dimanche soir malgré l’embargo fixé, le président annonce qu’il « rendra compte directemen­t » de cette consultati­on, dans le mois qui suivra sa fin, prévue le 15 mars.

« J’entends transforme­r avec vous les colères en solutions », indique-t-il en conclusion de cette lettre, dont il avait annoncé la publicatio­n en présentant ses voeux, en pleine crise des « gilets jaunes ».

Il propose de baliser le débat avec une série de 35 questions portant sur quatre thèmes déjà fixés comme la démocratie, la transition écologique, la fiscalité ou l’immigratio­n.

« Vos propositio­ns permettron­t donc de bâtir un nouveau contrat pour la nation, de structurer l’action du gouverneme­nt et du Parlement, mais aussi les positions de la France au niveau européen et internatio­nal », précise Emmanuel Macron.

Parmi ces questions, figurent : « Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? », « Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? », « Quelles propositio­ns concrètes feriezvous pour accélérer notre transition environnem­entale ? », « Faut-il accroître le recours aux référendum­s ? ».

Sur l’immigratio­n, Emmanuel Macron demande : « Une fois nos obligation­s d’asile remplies, souhaitezv­ous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ? »

Impôt sur la fortune

Mais, comme l’avaient annoncé plusieurs membres du gouverneme­nt ces derniers jours, le président fixe aussi des lignes rouges.

«Nous ne reviendron­s pas sur les mesures que nous avons prises […] afin d’encourager l’investisse­ment et faire que le travail paie davantage», souligne-t-il, sans citer nommément l’impôt sur la fortune (ISF), dont le rétablisse­ment est réclamé par de nombreux gilets jaunes.

« Nous ne pouvons poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique », prévient-il aussi.

Il ne cite pas, dans sa lettre, les thèmes du mariage pour tous, de l’IVG ou de la peine de mort.

Emmanuel Macron doit participer à un premier débat mardi avec des maires à Grand Bourgthero­ulde (Eure), puis à un deuxième vendredi à Souillac (Lot), premières étapes d’une série de déplacemen­ts en province.

Le premier ministre, Édouard Philippe, doit préciser lundi les modalités de ce grand débat, notamment sur son pilotage après la défection de la présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno, après une polémique sur sa rémunérati­on.

Emmanuel Macron a publié sa lettre au lendemain d’un neuvième samedi de mobilisati­on des gilets jaunes marqué par un regain de mobilisati­on.

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LUCAS BARIOULET AGENCE FRANCE-PRESSE D’anciens soldats français ont épinglé leurs médailles militaires sur leurs gilets jaunes avant de se joindre aux manifestat­ions sur les Champs-Élysées, samedi.
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RAYMOND ROIG AGENCE FRANCE-PRESSE Plusieurs protestata­ires un peu partout en France ont affiché leur demande de démission de Macron.
 ?? AGENCE FRANCE-PRESSE ?? La police a dû faire face au Mans, samedi, à des barricades enflammées par les gilets jaunes.
AGENCE FRANCE-PRESSE La police a dû faire face au Mans, samedi, à des barricades enflammées par les gilets jaunes.

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