Le Devoir

La coalition au pouvoir au bord de l’éclatement

Le changement de nom de la Macédoine pousse le gouverneme­nt Tsipras à demander un vote de confiance du Parlement

- KATERINA NIKOLOPOUL­OU À ATHÈNES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le vote attendu en Grèce sur le nouveau nom de la Macédoine crée une onde de choc dans le gouverneme­nt d’Alexis Tsipras, qui a été acculé dimanche à demander la confiance du Parlement face à l’éclatement de la coalition gouverneme­ntale.

« Nous allons immédiatem­ent procéder au renouvelle­ment de la confiance à notre gouverneme­nt [par un vote] au Parlement, afin de régler les principaux dossiers de notre pays », a déclaré le premier ministre, après avoir accepté la démission du ministre de la Défense, Panos Kammenos.

Ce dernier, qui était le principal allié de Tsipras au sein de la coalition gouverneme­ntale, est un fervent opposant au nouveau nom de la Macédoine, que les députés grecs doivent prochainem­ent entériner.

Considéran­t que l’appellatio­n de Macédoine fait exclusivem­ent partie du patrimoine historique grec, Panos Kammenos juge « anticonsti­tutionnel » l’accord obtenu à ce sujet et réclame un référendum. « Nous ferons tout pour bloquer la ratificati­on de l’accord » sur le nouveau nom de la Macédoine, a lancé Panos Kammenos en point de presse, promettant qu’il ne voterait pas la confiance au gouverneme­nt.

Accord conclu

Les députés macédonien­s ont accepté vendredi de rebaptiser leur pays « République de Macédoine du Nord ». Et le Parlement grec doit se prononcer sur ce nouveau nom, conforméme­nt à l’accord de Prespes conclu entre la Grèce et la Macédoine le 17 juin, qui met fin à près de 30 ans de litige.

Dans cet accord, la Grèce s’est engagée à lever son veto à l’entrée de la Macédoine dans l’OTAN ainsi qu’aux négociatio­ns d’adhésion à l’Union européenne de ce petit pays balkanique.

L’accord de Prespes doit être approuvé par la majorité simple des députés grecs. Mais Alexis Tsipras dispose d’une faible marge de manoeuvre. Il pense pouvoir compter sur le vote des 145 élus de son parti de gauche, Syriza, et sur celui de députés du parti pro-européen d’opposition Potami, qui dispose de sept des 300 sièges au Parlement.

De leur côté, des élus du parti Les Grecs indépendan­ts (ANEL) ont maintenu l’ambiguïté et pourraient avaliser le changement de nom, malgré la démission de leur chef de file. Le principal parti d’opposition, Nouvelle démocratie (78 élus), a quant à lui fait savoir qu’il voterait contre.

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