La coalition au pouvoir au bord de l’éclatement
Le changement de nom de la Macédoine pousse le gouvernement Tsipras à demander un vote de confiance du Parlement
Le vote attendu en Grèce sur le nouveau nom de la Macédoine crée une onde de choc dans le gouvernement d’Alexis Tsipras, qui a été acculé dimanche à demander la confiance du Parlement face à l’éclatement de la coalition gouvernementale.
« Nous allons immédiatement procéder au renouvellement de la confiance à notre gouvernement [par un vote] au Parlement, afin de régler les principaux dossiers de notre pays », a déclaré le premier ministre, après avoir accepté la démission du ministre de la Défense, Panos Kammenos.
Ce dernier, qui était le principal allié de Tsipras au sein de la coalition gouvernementale, est un fervent opposant au nouveau nom de la Macédoine, que les députés grecs doivent prochainement entériner.
Considérant que l’appellation de Macédoine fait exclusivement partie du patrimoine historique grec, Panos Kammenos juge « anticonstitutionnel » l’accord obtenu à ce sujet et réclame un référendum. « Nous ferons tout pour bloquer la ratification de l’accord » sur le nouveau nom de la Macédoine, a lancé Panos Kammenos en point de presse, promettant qu’il ne voterait pas la confiance au gouvernement.
Accord conclu
Les députés macédoniens ont accepté vendredi de rebaptiser leur pays « République de Macédoine du Nord ». Et le Parlement grec doit se prononcer sur ce nouveau nom, conformément à l’accord de Prespes conclu entre la Grèce et la Macédoine le 17 juin, qui met fin à près de 30 ans de litige.
Dans cet accord, la Grèce s’est engagée à lever son veto à l’entrée de la Macédoine dans l’OTAN ainsi qu’aux négociations d’adhésion à l’Union européenne de ce petit pays balkanique.
L’accord de Prespes doit être approuvé par la majorité simple des députés grecs. Mais Alexis Tsipras dispose d’une faible marge de manoeuvre. Il pense pouvoir compter sur le vote des 145 élus de son parti de gauche, Syriza, et sur celui de députés du parti pro-européen d’opposition Potami, qui dispose de sept des 300 sièges au Parlement.
De leur côté, des élus du parti Les Grecs indépendants (ANEL) ont maintenu l’ambiguïté et pourraient avaliser le changement de nom, malgré la démission de leur chef de file. Le principal parti d’opposition, Nouvelle démocratie (78 élus), a quant à lui fait savoir qu’il voterait contre.