Le Devoir

Une étudiante punie pour avoir enlacé un garçon

- AGENCE FRANCE-PRESSE AU CAIRE

Une étudiante égyptienne a été expulsée de l’université al-Azhar à Mansoura, dans le nord du pays, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle elle enlace un garçon, a annoncé dimanche l’établissem­ent qui dépend de la prestigieu­se institutio­n islamique basée au Caire.

Une courte vidéo, montrant une jeune fille enlacer un garçon dans la cour d’un autre établissem­ent, l’Université de Mansoura, a été largement relayée sur les réseaux sociaux, suscitant la controvers­e dans une société égyptienne très conservatr­ice.

«Le Conseil de discipline de l’université [d’al-Azhar] a pris la décision d’exclure la jeune fille […] à cause du tollé suscité par la vidéo », a déclaré à l’AFP le porte-parole de cet établissem­ent, Ahmed Zarie, qui n’a pas donné de détails sur l’identité de l’étudiante.

La sanction, prise samedi et officielle­ment justifiée par « la mauvaise image » que l’étudiante aurait véhiculée de l’université, est fondée sur une loi relative à l’organisati­on des université­s, a ajouté M. Zarie.

La jeune fille, inscrite à la faculté d’études islamiques où la mixité n’est pas tolérée, a la possibilit­é de faire appel de cette sanction, selon lui.

Bien que les faits se soient produits dans un autre établissem­ent, M. Zarie a affirmé qu’ils contrevena­ient, de toute façon, aux « valeurs et principes de la société ».

L’étudiant de l’Université de Mansoura, inscrit à la faculté de droit, a également été reconnu « coupable », selon le porte-parole de son établissem­ent, Hani Hilal. « Le Conseil de discipline de l’université va examiner la sanction adéquate» lundi, a-t-il précisé à l’AFP.

Prestigieu­se institutio­n du sunnisme, al-Azhar se présente régulièrem­ent comme le porte-voix d’un islam tolérant et ouvert.

Pays conservate­ur, l’Égypte est souvent secouée par ce qui est perçu comme des scandales de moeurs, largement relayés sur les réseaux sociaux.

Plusieurs personnes accusées d’homosexual­ité ou de diffusion d’images sexuelleme­nt connotées ont été condamnées à des peines de prison, pour « incitation à la débauche » ou encore « atteinte aux bonnes moeurs ».

La jeune fille, inscrite à la faculté d’études islamiques où la mixité n’est pas tolérée, a la possibilit­é de faire appel de cette sanction, selon le porteparol­e de l’université

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