Le Devoir

Deux policiers français jugés pour le viol d’une touriste canadienne

- ASSOCIATED PRESS À PARIS

Deux policiers français accusés du viol d’une touriste canadienne il y a cinq ans se sont présentés devant la justice lundi.

Les deux hommes sont membres des Brigades de recherche et d’interventi­on (BRI), un service d’élite communémen­t appelé brigades antigang. Ils sont accusés d’avoir violé la femme vivant à Toronto au quartier général du 36, quai des Orfèvres, un lieu mythique souvent utilisé dans les films et les romans.

Depuis 2017, le siège de la police judiciaire a déménagé pour s’installer dans le nord-ouest de la capitale française.

Les policiers nient avoir quoi que ce soit à se reprocher et assurent que la femme a consenti à avoir des relations sexuelles avec eux au terme d’une soirée bien arrosée. La plaignante, Emily Spanton, était présente dans la salle d’audience lundi. Elle n’a toutefois pas pris la parole au premier jour de ce procès qui doit durer trois semaines.

Mme Spanton prétend avoir rencontré un groupe de policiers en avril 2014, dans un pub irlandais en face du célèbre immeuble, près de la Seine. Après quelques consommati­ons, elle a accepté leur propositio­n d’une visite nocturne du quartier général où, selon elle, on l’a forcée à boire du whisky, avec fellations et pénétratio­ns vaginales forcées.

Éléments de preuve

Elle affirme aussi avoir été violée à plusieurs reprises. Quand elle est repartie environ 90 minutes plus tard, elle était pieds nus et à demi vêtue.

Des documents judiciaire­s révèlent que l’ADN des policiers a été trouvé sur ses sous-vêtements. Un examen médical aurait détecté des meurtrissu­res en plusieurs endroits sur son corps et une lésion gynécologi­que.

Des experts ont également déterminé que son organisme contenait entre 2,6 et 3,3 grammes d’alcool par litre de sang au moment des viols présumés. La présence d’opiacé et de cannabis a en outre été retrouvée dans les analyses toxicologi­ques.

Mme Spanton a tout d’abord affirmé avoir été violée par quatre policiers, avant de mentionner trois agresseurs. Seulement deux policiers sont traduits en justice.

Début du procès

Des juges avaient tout d’abord classé l’affaire. Le procureur de Paris et la femme ont toutefois remporté leur appel et le procès a débuté lundi.

Les policiers sont passibles de 20 ans de prison s’ils sont reconnus coupables. Un d’entre eux admet avoir reçu une fellation de Mme Spanton, mais assure que le tout était consentant. L’autre a commencé par tout nier avant de finalement reconnaîtr­e avoir échangé des caresses consentant­es avec la victime présumée.

Selon l’avocate de la Canadienne, cette dernière souffre toujours d’un choc post-traumatiqu­e. «Elle ne travaille plus, elle est retournée vivre chez ses parents ». Les policiers, qui avaient été suspendus quand l’affaire a été révélée, ont pour leur part repris le travail, dans un autre service.

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BENOIT PEYRUCQ AGENCE FRANCE-PRESSE Le procès pour viol des deux policiers s’est ouvert lundi à Paris.

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