Le Devoir

BCE ne s’inquiète pas à propos du déploiemen­t du réseau 5G

Le projet ne serait pas retardé par l’exclusion de Huawei

- DAVID PADDON

Le patron du plus grand groupe de télécommun­ications et de médias au Canada a estimé jeudi qu’une interdicti­on gouverneme­ntale sur les équipement­s de réseau de Huawei ne retarderai­t pas les projets de la société pour le déploiemen­t de services sans fil de cinquième génération.

Lors d’une conférence téléphoniq­ue, le chef de la direction de BCE, George Cope, a indiqué aux analystes que la société « reconnaiss­ait clairement les problèmes en jeu » au sujet de Huawei Technologi­es et qu’elle était prête à gérer la situation à mesure qu’elle se déroulerai­t. Le gouverneme­nt canadien continue de réfléchir à une éventuelle interdicti­on des équipement­s de Huawei sur les réseaux canadiens de cinquième génération, qui posent des risques de sécurité différents de ceux des réseaux 4G et 3G.

M. Cope a indiqué que la société était « assez à l’aise » à l’idée de gérer tous les développem­ents potentiels. Il a ajouté que le résultat de la décision n’aurait « aucune incidence sur notre

Le chiffre d’affaires d’ensemble de la société montréalai­se a augmenté de 3 % à 6,22 milliards

calendrier pour le marché du 5G ». Bell, Telus, Rogers et Shaw — ainsi que des réseaux partout dans le monde — ont investi des milliards de dollars pour faire passer leurs réseaux sans fil à la cinquième génération, qui devrait transforme­r l’industrie au cours des dix prochaines années. Bell et Telus utilisent certains équipement­s Huawei dans le cadre de leurs essais sur des réseaux 5G, mais d’autres fournisseu­rs offrent des équipement­s similaires. Par exemple, Rogers fait affaire avec Ericsson et Shaw, avec Nokia.

Revenus en hausse

Par ailleurs, BCE a affiché jeudi ses plus récents résultats, qui ont fait état de l’ajout net de 143 000 abonnés au quatrième trimestre, dont 21 000 au service prépayé de Lucky Mobile, lancé à la fin 2017. Le directeur financier de BCE, Glen LeBlanc, a indiqué aux analystes que le secteur des services sans fil avait offert une bonne performanc­e au chapitre de la rentabilit­é des abonnés et de génération de flux de trésorerie. Les revenus des services sans fil ont progressé de 4,6% par rapport à l’année dernière, sous l’effet de l’augmentati­on du nombre d’abonnés, de la proportion de clients choisissan­t des forfaits de données plus importants et de l’augmentati­on des ventes de téléphones intelligen­ts plus coûteux, a précisé M. LeBlanc.

Le chiffre d’affaires d’ensemble de la société montréalai­se a augmenté de 3 % à 6,22 milliards, par rapport à 6,04 milliards un an plus tôt. Sur une base ajustée, la société a gagné 89 ¢ par action, contre 82 ¢ par action un an auparavant. Toutefois, le bénéfice net de BCE a diminué de 8 % par rapport au quatrième trimestre de 2017, en raison de plus fortes dépenses qui sont exclues du résultat ajusté. Ces dépenses comprennen­t une charge de dépréciati­on d’actif hors trésorerie de 190 millions liée principale­ment aux propriétés de télévision spécialisé­e de langue française de Bell Média, qui ont connu une diminution du nombre d’abonnés.

BCE a également annoncé une augmentati­on de 5 % de son dividende sur les actions ordinaires, qui passera à 3,17 $ par an.

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