Le Devoir

Nouveau patron chez Bombardier Transport

L’entreprise venait d’accumuler une série de ratés

- GÉRARD BÉRUBÉ

La mauvaise passe que traverse Bombardier Transport amène au départ de son président.

Le communiqué de Bombardier est tombé jeudi. « Danny Di Perna est nommé président de Bombardier Transport. Cette nomination prend effet immédiatem­ent. » Il remplace Laurent Troger, en poste depuis 2015, « qui a informé l’entreprise de son intention de démissionn­er afin de relever de nouveaux défis». Chez Bombardier depuis 2018, Danny Di Perna dirigeait le secteur d’activité Aérostruct­ures et Services d’ingénierie. « Ses succès en matière d’efficacité opérationn­elle, d’améliorati­on de la qualité et de satisfacti­on de la clientèle en font le candidat idéal pour succéder à Laurent Troger et accélérer la transforma­tion de Bombardier Transport», a précisé Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier.

Bombardier Transport vient d’accumuler une série de ratés en l’espace d’un mois. Dernier en lice, au début de février, Metrolinx indiquait envisager des sanctions financière­s pour le non-respect du calendrier de livraison. Ce retard venait réactiver les blessures d’une longue dispute entre l’agence ontarienne de transport et Bombardier ayant dominé 2017. Le différend portait essentiell­ement sur la capacité du manufactur­ier à respecter ses engagement­s. Il s’est traduit par une réduction de 60% de l’entente, ramenée à 76 véhicules légers contre 182 prévus initialeme­nt.

Cette capacité de livrer à temps a, d’ailleurs, été évoquée dans l’analyse de la décision de VIA Rail de choisir récemment Siemens. Et dans la décision du Réseau express métropolit­ain de s’en remettre à un partenaria­t SNC-Lavalin–Alstom.

Peu avant les menaces de sanctions de Metrolinx, Bombardier Transport venait d’essuyer les doléances de la Suisse, de New York, puis de la France. «Il était prévu qu’on ait, pour début 2019, 42 nouvelles rames […] on en a reçu 32, sauf que les dernières rames qu’on a reçues n’ont pas un niveau de qualité satisfaisa­nt du tout », avait déploré la Société nationale des chemins

Danny Di Perna

de fer français.

Avant, le patron de la Société de transport de New York, Andy Byford, a qualifié de « pénibles » et « déprimante­s » les difficulté­s rencontrée­s sur les voitures R179 circulant sur plusieurs lignes de New York. La reprise des livraisons a été annoncée quelques jours plus tard. Et le 10 janvier, les Chemins de fer fédéraux suisses refusaient également de prendre livraison de nouveaux trains tant que ceux mis en service, après quelque cinq ans de retard, n’étaient pas réparés.

En réaction à l’article résumant ces dernières difficulté­s, Éric Prud’Homme, directeur des relations publiques et des communicat­ions pour les Amériques, mettait ces difficulté­s en perspectiv­e. Bombardier Transport « gère actuelleme­nt plus de 500 projets dans le monde […] Bien que nous réalisions la grande majorité de ces projets dans les délais, les budgets et les critères de qualité, il existe quelques cas où nous réalisons des projets très complexes faisant appel à des technologi­es de nouvelle génération ou à des conception­s uniques», écrivait-il dans un courriel.

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