Le Devoir

Escapade

À 30 kilomètres de Gatineau se trouve l’endroit idéal pour se réconcilie­r avec février

- SYLVIE ST-JACQUES COLLABORAT­RICE LE DEVOIR

Wakefield baigne dans un esprit un peu grano chic qui n’est pas sans rappeler certaines petites villes très «marché fermier» du Vermont. Au supermarch­é du village, on trouve une vaste sélection de bières artisanale­s aux noms fantaisist­es et des fromages de chèvre locaux. Des cafés chaleureux, une formidable boulangeri­e, quelques tables pas piquées des vers, de jolies boutiques et des antiquaire­s, une agréable promenade au bord de la rivière La Pêche qui mène vers un impression­nant pont couvert… L’endroit combine art de vivre et sérénité rurale.

À 30 kilomètres de Gatineau, cette localité bien vivante fondée en 1830 par des immigrants écossais et irlandais promet donc un week-end hivernal des plus agréables. Certes, depuis quelques années, la région a gagné la faveur d’une nouvelle vague de visiteurs, avec la conversion de son vieux moulin à farine construit en 1838 en spa qui propose de bénéfiques massages et bains chauds et glacés, de même qu’une cuisine québécoise et un hébergemen­t dont on dit le plus grand bien. La vie d’hôtel, ça ne se refuse pas, mais il n’y a pas que ça dans la vie. Tant qu’à franchir les deux heures et demie de route qui séparent cette région outaouaise de Montréal, on peut aussi découvrir Wakefield façon «Airbnb», en étirant le temps pour un lunch au bord du feu au Café Molo suivi d’une petite partie d’échecs, ou en se payant une petite promenade du côté du pont couvert, rebâti grâce à l’effort bénévole d’un groupe de locaux après qu’un incendie l’eut ravagé en 1984. La vue porte à être contemplat­if, sur le bord de la rivière La Pêche, déployant une rare tranquilli­té hivernale magnifiée par un doux paysage blanc.

L’hiver, évidemment, c’est aussi fait pour jouer dehors. Et la proximité du parc de la Gatineau (bonjour ski de fond, bonjour raquettes !) et du mont Edelweiss est à elle seule

un argument pour attirer les amateurs de plein air du côté de l’Outaouais. Mais il se trouve que, lors de notre visite, nous étions tous surtout des amateurs de patinage. Bien fait pour nous: le féerique sentier glacé en forêt du Lac-des-Loups, à 25 kilomètres au nord-ouest de Wakefield, propose une sortie tonique en plein air originale et amusante ! Pour la Saint-Valentin, quoi de plus romantique que de glisser, main dans la main, sur des pistes bordées d’arbres couverts de blanc, portés par le vigoureux son du swish de la lame qui grafigne le sol glacé? Le sentier du Lac-des-Loups propose trois kilomètres de patinage facilement praticable­s.

De retour au village, un peu de magasinage et de plaisirs gourmands nous attendaien­t. S’est imposée une escale à la boulangeri­e Wakefield Bakery (dans la rue principale), pour attraper une miche de pain au levain et quelques savoureux croissants ou pâtisserie­s du jour.

Tout l’Outaouais gourmand raffole de la cuisine du Hibou, resto convivial à la déco pimpante, dont le menu se promène agilement entre le classique fish and chips, l’audacieuse poutine façon «poulet au beurre» et une variation du Gombo louisianai­s sur le thème du canard confit. Notre tablée s’est bien régalée avec quelques tacos de poisson accompagné­s d’une Boréale bien fraîche. Tant qu’à flâner sur le chemin Riverside — la Main de Wakefield —, nous avons admiré les jolies pièces de déco, de jeux et d’artisanats à la boutique La Tortue et terminé la journée au bar du Kaffe 1870. La page Facebook de ce sympathiqu­e pub nous apprend d’ailleurs qu’on y tient des soirées Ramen, «Open Mike», jeux de société et autres activités pas plates pour égayer l’hiver.

Prendre l’Outaouais en hors piste et découvrir Wakefield, c’est assurément un très bon plan pour se réconcilie­r avec février.

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PHOTOS SYLVIE ST-JACQUES Wakefield combine art de vivre et sérénité rurale.
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