Impetus
★★★★ 1/2
Dans ses précédents documentaires, dont L’atelier de mon père, Jennifer Alleyn explorait les mécanismes de la création. Or, après s’être penchée sur les démarches d’autres artistes, voici que la cinéaste met la sienne à nu. Cela, alors qu’elle vit une profonde remise en question. D’où le titre Impetus, qui signifie «force d’impulsion», «élan». Car c’est dans l’expectative de cet état que se trouvent les personnes réelles et imaginaires qui se côtoient dans un film unique où Jennifer Alleyn, en une forme de déconstructivisme cinématographique, désigne les artifices du cinéma pour mieux leur renouveler son amour. Ici, la cinéaste ouvre ni plus ni moins son intimité d’artiste, avec toute la vulnérabilité que cela suppose. Pour le compte, ce à quoi on assiste dans cet enchevêtrement audacieux de documentaire et de fiction n’est pas tant l’émergence d’un second souffle qu’une renaissance. C’est dire qu’outre qu’il intrigue, stimule et fascine, Impetus émeut.