Une loi injuste
Le gouvernement de Justin Trudeau dit avoir de bonnes raisons de laisser en plan les cas qui ne sa- tisfont pas l’exigence d’être en « fin de vie » pour se prévaloir de l’aide médicale à mourir en prétextant que la loi adoptée reposait sur l’atteinte d’un juste équilibre, alors qu’elle crée, en fait, une disparité non légitime entre les personnes dont la mort est imminente et celles qui, pour des raisons de temporalité sans fondement, sont condamnées à une lente déchéance inhumaine.
Aussi s’imposerait-il de formuler une définition plus extensible de la notion de fin de vie qui, audelà de l’imminence de la mort, inclurait aussi l’état d’une personne qui, étant définitivement privée des conditions et de la qualité de vie sans lesquelles perdurer lui est devenu insupportable, ne peut que se résoudre à vouloir anticiper sa fin.
Ce meilleur encadrement permettrait de colmater les brèches d’une loi dont l’humanité est visiblement bancale.
Jean-Charles Merleau