Agropur annonce de nouvelles compressions
Confrontée à de difficiles conditions de marché, la coopérative doit réduire ses coûts de 50 millions
Agropur continuera son régime en visant des réductions de coûts de 50 millions cette année alors que la coopérative est confrontée à des conditions de marché difficiles aux États-Unis et qu’elle évalue l’incidence des changements apportés au Guide alimentaire canadien.
Au terme d’une année 2018 éprouvante où l’excédent net a dégringolé de 61 %, son chef de la direction, Robert Coallier, a dévoilé cette cible dans le cadre de la 80e assemblée générale annuelle, qui se tenait mercredi à Montréal. « Nous sommes téméraires et ambitieux », a-t-il lancé en point de presse.
De 2016 à 2018, la coopérative a économisé 118 millions par l’entremise d’une série d’initiatives, soit 18 millions de plus que sa cible initiale. Interrogé à ce sujet, M. Coallier n’a pas voulu dire pendant combien de temps ce nouveau programme allait s’échelonner, se limitant à dire qu’Agropur souhaitait récupérer un montant de 50 millions « par année ».
Affirmant que l’objectif n’était « jamais de réduire » le personnel, M. Coallier a dit qu’Agropur, qui compte quelque 6400 employés au Canada, allait plutôt continuer à revoir ses « façons de faire ».
Néanmoins, Agropur avait annoncé en septembre dernier la fermeture de son usine de Saint-Damase, qui lui appartient depuis 2013 après avoir mis la main sur la Fromagerie Damafro, dans laquelle travaillaient quelque 110 personnes. La production a été transférée à son site de Beauceville, qui vient juste de recevoir une subvention de 4,7 millions ainsi qu’un prêt sans intérêt de 21,7 millions de la part du gouvernement Legault.
L’exercice qui s’est terminé le 3 novembre dernier a été difficile pour le transformateur laitier, qui a affiché un excédent net de 67,7 millions, en fort recul par rapport au résultat de 174,9 millions généré en 2017.
Selon le chef de la direction de la coopérative, le scénario de 2018 devrait être évitable cette année grâce à une stabilisation des marchés internationaux, à des initiatives d’amélioration de productivité et au nouveau programme de réduction des coûts.
Par ailleurs, la direction d’Agropur n’a pas caché qu’elle aurait aimé que les produits laitiers demeurent un groupe alimentaire distinct dans le récent Guide alimentaire canadien. « Nous demeurons optimistes parce que la majorité des Canadiens consomment et aiment les produits laitiers, a dit le président d’Agropur, René Moreau. On parle d’environ 96 % des gens qui en consomment tous les jours. »