Vigueur soutenue du marché de l’emploi au Québec
Le Québec a créé des emplois en 2018 pour une quatrième année de suite. Au chapitre de la rémunération toutefois, le travailleur québécois peine à protéger son pouvoir d’achat une fois l’impôt pris en compte.
L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a publié jeudi son bilan 2018 de l’État du marché du travail au Québec. On y confirme une création de 38 900 emplois en moyenne, en hausse de 0,9 % par rapport à 2017. Cette quatrième progression en quatre ans pousse le nombre d’emplois à 4,26 millions en 2018.
Pour sa part, le taux de chômage est redescendu à un plancher historique, passant sous la barre des 6 % pour s’établir à 5,5 %. « Il s’agit du plus bas niveau observé depuis 1976. Le taux d’emploi, quant à lui, s’établit à 61 % et atteint lui aussi un sommet historique depuis 42 ans », a écrit l’ISQ.
Autre signe de vitalité de l’activité économique, la progression s’est manifestée essentiellement dans l’emploi à temps plein et permanent. Les employés du secteur privé, avec un gain de 24 800, « sont à l’origine d’une bonne partie de la croissance de l’emploi en 2018 », ajoute l’ISQ. Les trois quarts de l’augmentation viennent du segment des 55 ans et plus, avec une hausse de 28 900, alors que les femmes, avec un ajout de 27 000, multiplient par 2,2 les 11 900 emplois créés chez les hommes.
Cette performance reste toutefois concentrée dans la grande région de Montréal. «Les régions de Montréal (+ 22 600) et de Laval (+ 17 100) sont les principales sources de la croissance de l’emploi au Québec en 2018 », mesure l’ISQ. Une autre étude, publiée fin janvier par l’Institut du Québec (IdQ), faisait ressortir cet écart et le fossé qui va en se creusant entre Montréal et le reste du Québec. « Depuis trois ans, Montréal a compté pour plus de 85 % des nouveaux emplois créés dans l’économie québécoise. » L’IdQ évoquait différents facteurs expliquant ce fossé mesurable depuis au moins une dizaine d’années. Parmi les plus importants : le vieillissement plus rapide de la population dans le reste du Québec en raison notamment de la plus forte concentration d’immigrants à Montréal, a-t-on écrit.
Selon le bilan de l’ISQ, les Québécois ont travaillé en moyenne 35 heures par semaine en 2018, soit un rythme similaire à celui de 2017. Le salaire horaire moyen a augmenté de 1,9 % alors que l’inflation a progressé de 1,7 %.
La cadence sur le marché du travail s’est maintenue au début de 2019. Statistique Canada indiquait la semaine dernière qu’il s’est créé 16 000 emplois en janvier au Québec, essentiellement à temps plein dans le secteur privé. Malgré une augmentation du nombre de chercheurs d’emploi, le taux de chômage est tombé à 5,4 %.