Le Devoir

Moins de jeu vidéo, plus d’exercice, pour prévenir le TDAH

Des pédiatres proposent des pistes de solution pour éviter la surmédicat­ion

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Après avoir récemment lancé une mise en garde contre la surconsomm­ation de médicament­s pour traiter les diagnostic­s de trouble déficitair­e d’attention/hyperactiv­ité (TDAH), des pédiatres proposent maintenant des solutions, notamment de réduire le temps passé par les jeunes devant les écrans et les jeux vidéo.

Après leur lettre du 31 janvier dernier, les pédiatres écrivent cette fois que des études ont démontré que l’utilisatio­n abusive des jeux vidéo peut favoriser l’émergence de symptômes de TDAH ou en aggraver la portée.

Ils proposent donc qu’une campagne de sensibilis­ation soit envisagée et qu’à l’instar de ce qui a déjà été fait dans certaines écoles, l’interdicti­on de l’utilisatio­n des téléphones cellulaire­s et tablettes en milieu scolaire soit appliquée, excepté pour des fins pédagogiqu­es.

Dans leur lettre publiée lundi, les pédiatres ajoutent que davantage d’activités physiques devraient être offertes à l’école, de 30 à 45 minutes par jour, car cela devrait améliorer la concentrat­ion de ceux qui ont un TDAH.

Les médecins proposent aussi d’améliorer l’accès à des services psychosoci­aux et de dresser des lignes directrice­s sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactiv­ité. Ils suggèrent la mise sur pied d’un comité-conseil.

Dans leur lettre du 31 janvier, 48 pédiatres qui citaient des données de l’Institut national d’excellence en santé et service sociaux (INESSS) affirmaien­t que les taux de prévalence de la consommati­on de médicament­s pour traiter un TDAH étaient beaucoup plus élevés au Québec que dans le reste du Canada. Chez les 1012 ans, on compte 13,97 % de jeunes qui consomment des médicament­s psychostim­ulants au Québec; un taux qui grimpe à 14,5 % chez les 13-17 ans.

Dans le reste du pays, les taux pour ces mêmes groupes d’âge sont d’à peine 5,08 % et 4,3 %, respective­ment.

L’un des signataire­s des deux lettres, le Dr Guy Falardeau, affirmait que le danger du vaste recours aux médicament­s est que, dans certains cas, on masque un problème de santé mentale. Le médecin de Québec rappelait que les problèmes affectifs, émotionnel­s et sociaux devaient être réglés et qu’il ne fallait pas changer le comporteme­nt des enfants qui en souffrent avec des médicament­s.

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PEDRO RUIZ LE DEVOIR Réduire le temps passé devant les écrans contribuer­ait à freiner le développem­ent du TDAH.

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