Trucs pour secourir notre patrimoine
Dans le milieu désespérant de la sauvegarde de nos biens patrimoniaux, le cas typique du splendide monastère de Berthierville cache la forêt ; oui, une forêt formée d’un lot effarant d’églises fermées et en voie de l’être, avec aussi plusieurs maisons et édifices anciens en danger.
Les populations partout sont dans la désespérance. Les autorités locales sont si peu intéressées. Allez demander à la plupart des conseillers municipaux et des marguilliers de fabrique s’ils veulent travailler fort pour conserver leurs édifices patrimoniaux. J’ai toujours constaté que ces élus démontrent peu d’intérêt pour cela.
À leur décharge toutefois, malgré cette indifférence typique, disons que les conseils municipaux et de fabrique restent souvent aux prises avec des problèmes de sous. L’État doit alors suppléer. Comme la situation est urgente partout, pourquoi ne pas être imaginatif et recourir à des solutions inhabituelles ? J’en suggérerais deux.
La première serait la création par Loto-Québec d’une loterie du patrimoine dont les profits seraient assignés à la sauvegarde des biens patrimoniaux en péril partout sur le territoire québécois. Je suis certain que cette loterie aurait du succès.
Un second moyen encore plus inaccoutumé serait d’utiliser certains trop-perçus de sociétés d’État pour financer des projets qui ont été négligés à cause du manque d’argent. Le premier ministre pourrait parrainer et prendre cela à sa charge en le proposant lui-même et solennellement à la population. Les contribuables accepteraient sans doute d’utiliser ces trop-perçus (en ce moment d’Hydro-Québec, par exemple) pour repeindre l’infortuné pont de Québec, plutôt que de se voir rembourser un montant parfois modeste.
Georgy Bouffard Matane, le 12 avril 2019