Le Devoir

Vague de soutien pour Ilhan Omar

L’élue a été associée par Donald Trump aux attentats du 11 septembre 2001

- ANTOINE BOYER À WASHINGTON AGENCE FRANCE-PRESSE

Les élus démocrates ne décoléraie­nt pas dimanche contre le président américain, l’accusant «d’inciter à la violence » contre une élue musulmane du Congrès, après avoir publié une vidéo associant des propos d’Ilhan Omar aux images des attentats du 11 Septembre.

Face à la polémique, la Maison-Blanche a assuré que Donald Trump n’essayait « pas d’inciter à la violence », tandis que la présidente démocrate de la Chambre des représenta­nts a demandé à la police du Capitole un renforceme­nt de la sécurité d’Ilhan Omar et celle de sa famille et de son équipe, indiquant que les forces de l’ordre continuera­ient à « surveiller et à répondre aux menaces auxquelles elle fait face ».

« Les mots du président pèsent énormément et sa rhétorique haineuse et incendiair­e crée un véritable danger », a tonné Nancy Pelosi dimanche, dans un communiqué, exhortant le président à « retirer sa vidéo dangereuse et irrespectu­euse ».

Donald Trump avait publié vendredi sur Twitter une vidéo associant des propos tenus par Ilhan Omar, l’une des deux premières femmes musulmanes élues au Congrès, aux images des tours jumelles de New York en feu.

Les mots du président pèsent énormément et sa rhétorique » haineuse et incendiair­e crée un véritable danger

NANCY PELOSI

en mars dernier devant le Conseil des relations américano-islamiques, la représenta­nte du Minnesota à la Chambre basse avait alors estimé que l’organisati­on avait été fondée après les attentats du 11 Septembre « parce qu’ils reconnaiss­aient que certaines personnes avaient fait quelque chose et que chacun d’entre nous commençait [de ce fait] à perdre accès à nos libertés citoyennes ». Des conservate­urs ont accusé Ilhan Omar de minimiser, par sa formulatio­n, l’attaque la plus meurtrière sur le sol américain.

La vidéo publiée par le président républicai­n et cumulant plus de 9 millions de visionneme­nts, dimanche, a suscité un torrent de réprobatio­ns du côté démocrate.

«Le président incite à la violence contre une membre du Congrès en exercice et un groupe entier d’Américains en fonction de leur religion. C’est répugnant. C’est scandaleux », a tweeté la sénatrice candidate à l’élection présidenti­elle Elizabeth Warren.

La Maison-Blanche a fermement défendu le président américain dimanche. Donald Trump « n’essaie pas d’inciter à la violence contre quiconque », a justifié sa porte-parole, Sarah Sanders, sur la chaîne Fox News. « Le président ne souhaite assurément aucun mal ni aucune violence contre personne, mais [il] doit absolument rappeler à l’ordre la membre du Congrès pour, non pas un seul, mais de nombreux commentair­es antisémite­s », a-t-elle dit sur ABC.

Sarah Sanders semblait faire ici référence à une autre polémique impliquant Ilhan Omar après de récents commentair­es sur Israël jugés antisémite­s par de nombreux élus, y compris dans le camp démocrate. Elle avait sous-entendu que des élus américains soutenaien­t Israël par intérêt financier. Elle s’était ensuite excusée publiqueme­nt.

« Merci de vous tenir à mes côtés — contre un gouverneme­nt qui cherche à bannir les musulmans de notre pays — dans le combat pour l’Amérique que nous méritons », a réagi sur Twitter Ilhan Omar, réfugiée somalienne, à la suite de la vidéo publiée par le président républicai­n.

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