Le Devoir

Dédommagem­ent plus rapide pour les sinistrés

- MYLÈNE CRÊTE CORRESPOND­ANTE PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

Le temps d’attente des sinistrés pour recevoir une indemnisat­ion du gouverneme­nt québécois après une catastroph­e naturelle sera raccourci. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé lundi un nouveau programme d’aide financière qui se veut « plus souple, plus efficace et surtout plus humain» alors que plusieurs rivières du Québec sont sous surveillan­ce.

Ce programme remplacera celui qui avait servi à indemniser les victimes des inondation­s de 2017, dont plus du quart attendent toujours la fermeture de leur dossier. Il élimine le besoin de fournir des pièces justificat­ives dans certains cas, ce qui ralentissa­it l’évaluation des demandes. Elles seront requises uniquement en cas de travaux majeurs, comme la réparation des fondations d’une demeure.

Les sinistrés recevront un montant forfaitair­e une fois qu’un inspecteur aura fait l’évaluation des dommages. Ils pourront, par exemple, obtenir 20 $ par jour en cas d’évacuation pour leur hébergemen­t temporaire et leur nourriture. Après 100 jours, ils obtiendrai­ent 1000 $ par mois par résidence pour se loger, durant un maximum de six mois si l’eau, en cas d’inondation, a atteint le rez-dechaussée ou si des travaux doivent être effectués sur la structure de la maison.

Une indemnité de 125 $ par jour par résidence ou de 75 $ par logement est également prévue pour rembourser les mesures de protection préventive­s et temporaire­s, jusqu’à concurrenc­e de 5000 $. Le programme dédommager­ait également les propriétai­res pour les travaux à effectuer selon le niveau de l’eau qui a inondé leur maison.

Les dommages causés par ce type de catastroph­e naturelle ne sont toutefois pas couverts par le programme d’indemnisat­ion puisqu’ils le sont déjà par les compagnies d’assurances.

L’aide gouverneme­ntale en est une de dernier recours en cas de dommages non assurables, a rappelé le porte-parole du ministère, Patrick Harvey. Bon an, mal an, la majorité des réclamatio­ns concernent des inondation­s.

Deux ans après les crues printanièr­es de 2017, qui avaient touché 15 des 17 régions administra­tives du Québec, 1750 des 6174 dossiers de réclamatio­n n’ont pas encore été fermés, selon le ministère de la Sécurité publique. Le ministère attend soit la fin des travaux de rénovation ou de reconstruc­tion, soit la réception des pièces justificat­ives.

Soixante-quinze pour cent des sinistrés auraient eu leur dédommagem­ent rapidement si le nouveau programme avait été en vigueur à l’époque.

L’autre 25 % aurait tout de même attendu puisqu’il s’agit de cas plus complexes impliquant des bris de fondation et des expropriat­ions hors de zones inondables.

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